Nous avions rendez-vous un jour de mai…
J’avais peur qu’il arrive en avance, peur de ne pas être prête… peur de ne pas être à la hauteur de ce rendez-vous tant attendu…
C’est aux aurores qu’il m’a prévenu de son arrivée… il n’avait pas d’heure mais il était en chemin… pas plus d’infos, il m’a laissée comme ça…
Je savais juste que c’était imminent et que je n’avais qu’à bien me tenir… Je suis presque tombée du lit tant la nouvelle m’a chamboulée, travaillée…
J’ai tant bien que mal repris mes esprits, ma respiration… oui c’est ça… ma respiration… je m’en souviens très bien…
Ce matin là, je le revois, je le revis comme si c’était hier… je me suis épilée, j’ai pris une douche, coiffé, si si, j’ai pris le temps de faire mon brushing, il devait être 6h du matin… avant cela j’ai changé les draps de la chambre d’amis… j’étais habitée par une force surhumaine… Monsieur Doux me demandait si ça allait… « oui oui, ça va très bien, il arrive, mais rendors toi, je gère… »
Perplexité dans le regard embrumé de Monsieur Doux, mais devant mes gestes assurés et la maîtrise de la situation il n’a pas bronché…
Les minutes passaient depuis 4h35… on a pas idée de prévenir les gens si tôt ! je me suis promis de lui faire remarquer ça…
putaindebordeldechiottes
Et puis, le temps est passé vite finalement… Une petite manucure plus tard, dernière vérification des sacs : le mien, le sien et celui de Monsieur Doux évidemment, car on ne sait jamais… s’il trouvait le temps long et s’il avait une petit faim… Le chemin serait peut être long, ou l’attente, voire les 2… bref…
Monsieur Doux ne dormait pas ou bien il faisait semblant, il attendait que je lui fasse un signe, car si c’était mon rendez-vous (un peu), c’était NOTRE rendez vous à tous les 2 (surtout)…
Et puis je lui ai ordonné dit de prendre une douche, de prendre son temps, si !
« oui je vais bien, oui j’ai hâte, mais je t’attends, file sous la douche »…
Chaque minute qui passe est une minute gagnée et j’ai fait un pari avec moi-même, ne me fais pas perdre ! »…
Monsieur Doux s’est éxécuté avec tout l’amour du monde, il était aussi serein que moi…
Nous évoluions dans je ne sais quelle sphère, chacun de nos mouvements était emprunt de légèreté, de sérénité malgré l’ampleur de la situation…
J’avais la tête et les pieds dans une espèce de coton, malgré les vibrations de tout mon corps…
Et puis Monsieur Doux a commencé à partir en cacahuète, le voilà qui tourne en rond, qui cherche ses clés…
Hé ho, il est 7h20 du matin, il faudrait pas commencer à me chatouiller là Monsieur Doux,
ON SE CALME !!!! putaindebordeldechiottes !!! est ce que je râle, MOIIIIIIIIIIIIIIII ????
On monte enfin dans la voiture, enfin, ça a l’air simple, lu comme ça, mais je me suis surtout faufilée… c’est plus juste… vu mon état ce matin là…
7h30 donc, la clé sur le contact, on prend la même inspiration Monsieur Doux et Moi et un dernier « serrage » de mains nous confirme que l’aventure commence vraiment…
7h40, arrivés à destination on nous oriente gentiement…
« Madame, Mademoiselle, c’est par ici »…
« ah ok, déjà ? »…
« oui, beau travail,bravo, le col est ouvert à 2 »
« non, sans déconner ???? (oui j’ai le droit d’être mal polie j’aurai voulu vous y voir vous !), chéri !!!!!!!!!!! j’ai gagné mon pari !!! on ne repart plus d’ici !!!! »
C’est dans une salle d’attente, tout ce qu’il y a de moins accueillant que j’avais rendez-vous avec la perpétuité…
J’ai vu une lumière blanche, plusieurs même… avant d’arriver au paradis… mais celui-là, 7 heures plus tard, je le tenais dans mes bras…