Ils sont là… Il y a des femmes, des hommes : des mamans, des nourrices, des baby-sitters, des mamies, des papas, des tontons peut être, des baby-sitters, des papys…
Je n’aurai jamais pensé qu’elles, qu’ils, seraient si nombreux… Ils sont là devant ces portes vitrées, beaucoup se connaissent, discutent, d’autres comme moi, échangent des sourires, ou un hochement de tête aussi polis que possible… Il y a celles qui parlent fort, on ne sait pas pourquoi, elles sont accrochées à leur poussette et parlent très trop vite et très trop fort, pourtant l’espace est restreint, mais bon je les dévisage à peine elles ont l’air gentil quand même…
Je n’aurai jamais pensé que moi aussi je pourrai attendre devant ces portes si tôt, je ne pensais pas que j’y prendrai goût… Ni que je regarderai les aiguilles du cadran de l’horloge de la cuisine avec impatience… J’ai savouré ces instants pendant une semaine, une bien trop courte semaine…
16h15… la sortie de l’école pour Mini Moi…
Préparer avec soin son goûter le glisser dans un de mes tote bags, y glisser sa gourde et… un ballon !
Arriver devant l’école, le coeur qui bizarrement palpite, se retrouver à patienter dans le petit préau et patienter en file indienne qu’arrive mon tour et entendre la maîtresse prononcer le nom de Mini Moi et le voir… courir vers moi et sauter dans mes bras… Jeter un regard en arrière qui veut en dire long… « c’est ma maman » ou « je ne suis pas le dernier » ou « elle est venue avant le goûter » ou « elle a tenu sa promesse »… Ce regard me plaît, il est plein de malice, d’innocence et de fierté… J’aime que la maîtresse prenne 2 minutes pour me parler, qu’elle me reconnaisse… moi aussi je suis fière et rassurée, je me sens bien, apaisée… c’est assez étrange, mais avec tout ce que je traverse je chéris tous les moments qui me rapprochent de Mini Moi…
Pendant un peu plus de 3 semaines, j’ai pu voir quasiment toutes les heures défiler sur le cadran de mon horloge dans la cuisine, pendant mon arrêt maladie et même si je n’ai pas pu les 2 premières semaines profiter de ces instants précieux, ces petits bouts de vie avec Mini Moi pendant 1 semaine m’ont comblée et m’ont servi en quelque sorte de thérapie !
Evidemment depuis le début de l’année, c’est moi qui vais le chercher quasi chaque jour mais toujours sur le fil… Bien souvent il est 18h45, 50 parfois 55… C’est très stressant, je prie souvent qu’il n’y ait pas de bouchons, sinon c’est la cata… Alors vous pensez bien, une « petite journée » pour Mini Moi, de 8h50 environ à 16H15 c’est bien suffisant… mais 18H50, ça n’est marrant pour personne… Et voilà qu’il fait nuit maintenant à cette heure là, c’est encore plus destabilisant…
Alors à 16h15, nos coeurs heureux, main dans la main, complices, nous courons vers le parc, alors qu’il fait encore jour… la vie, le monde nous appartient… Il est 16h20…