Cela fait environ 1 290 nuits que je le regarde dormir…
Je n’ai raté qu’un seul de ses dodos depuis qu’il a vu le jour… En maman poule que je suis je n’arrive pas à m’éloigner… surtout la nuit…
Chaque nuit, c’est mon rituel, je m’approche de son visage, ma main effleure ses narines silencieuses ou presque… et je sens son souffle… Ce souffle, qui me rassure et me tempère depuis près de 1 290 merveilleuses nuits…
Parfois j’attarde ma main sur son visage rond, je lui dessine une courbe aimante et bien souvent il ne bouge même pas…
Alors nous sommes en communion, l’appaisement que me procurent ces gestes doit l’apaiser tout autant, car il a souvent les sourcils froncés quand il dort, comme sa maman… et hop ce vilain mouvement qui m’a creusé une vilaine « ride du lion » disparait… comme par enchantement et sans que le reste de son petit corps en boule ne tremble…
Que je me couche tôt, que je me couche tard il en est ainsi… je pousse un peu plus la porte déjà entrouverte, m’approche à pas de louve et le regarde d’abord… Il est à moi, c’est ma proie… j’aimerai lui sauter dessus, le saisir et le manger… de bisous évidemment… couvrir de baisers son petit corps tout entier… ce petit corps qui grandit bien trop vite…
Depuis quelques semaines, il dort dans son lit « de grand », nous lisons une histoire presque chaque soir et je m’allonge parfois près de lui, mais « pas sous la couverture Maman, c’est interdit de se coucher avec ses habits, ils sont sales va mettre ton pyjama »… il est attendrissant et autoritaire, comme… sa mère…
Alors nous nous quittons bons amis, avec la promesse de nous retrouver le lendemain matin… Il s’endort serein… Son papa n’est jamais bien loin…
Et quelques heures plus tard, parfois quelques minutes, je suis happée par lui… et mon désir/besoin de tendresse prend le dessus… je le tempère… et m’approche à pas de louve… à pas de Maman…