Browsing Tag

passion

Paroles de ChaCha

Football

28/05/2018

Cela fait très longtemps que j’ai envie d’aborder le sujet, sans trop savoir finalement par où commencer…

Non je ne suis pas née avec un ballon dans les pieds, je ne sais pas y jouer, je n’en ai pas envie et il y a même quelques règles que je ne maîtrise pas comme le hors-jeu par exemple.

Toutefois le football est là, bien là dans ma vie, depuis tout ce temps et aujourd’hui encore…

Petite, mon père nous imposait les matches à la télévision, ado mon frère nous imposait ses matches au stade le week-end, le mercredi ma mère m’imposait ses entraînements pour que je le récupère…

En semaine, le week-end : championnat, coupe, national, européen, mondial… France, Portugal ou Espagne, du foot à toutes les sauces, tout le temps… Monaco, Marseille, le Psg, Porto, Barcelone, le Real Madrid, voire même le championnat anglais, tant qu’il y avait un « grand » joueur ou un « grand » entraîneur portugais il fallait s’y intéresser…

J’ai DéTESTé le foot TOUTE ma vie, je l’ai haï pour la distance qu’il mettait entre mon père et moi, pour le silence qu’il imposait chez nous, pour la place qu’il prenait dans nos vies, pour la passivité qu’il engendrait, pour la mauvaise humeur et le stress qu’il générait, pour le bonheur furtif qu’il provoquait, pour les cris de liesse ou de douleur qu’il occasionnait, les larmes qui coulaient. J’ai détesté l’alcool qui l’accompagnait : les bières qui se suivent qui n’étanchent rien et qui se succèdent machinalement. A la télé ou à la radio, d’ailleurs mon père prenait avec lui un petit poste radio même lorsqu’il était invité pour pouvoir écouter le match de son équipe préférée, ça ne choquait personne et j’avoue qu’aujourd’hui ça me fait sourire.

J’ai maudit ce sport, les supporters, les torses nus, les slogans scandés , les insultes gratuites, les projectiles, les blessures, les simulations, les débordements, les salaires exorbitants, les règles stupides : courir après un ballon et le faire rentrer dans des filets…

Et puis un jour je suis rentrée dans un stade… J’ai senti les vibrations dans les tribunes, j’ai regardé mon père…

Les années ont passé, les matches se sont succédés, les affiches, les équipes, des stars sont nées, heureusement l’une d’entre elles est portugaise, Dieu existe !

On dit parfois que chez les portugais le football est comme une religion, je confirme, ç’en était une chez nous, car on pouvait rater la messe le dimanche, mais on ne ratait pas un match !

J’ai grandi, j’ai eu des petits copains, je prenais soin de ne pas croiser sur ma route des portugais, pour m’éviter la passion dévorante et envahissante de ce sport ennemi, c’était presque un critère : « tu aimes le foot ? tu y joues ? OK ! NEXT ! » Bon j’exagère un peu, mais j’avoue que ça pesait un peu dans la balance… Malheureusement chaque fois je suis tombée sur des férus de ce sport de brutes !

Et puis j’ai rencontré Monsieur Doux… Il m’a récupéré un jour au métro avec un maillot de foot de l’équipe du Portugal et là je lui ai gentiment dit que moi vivante il était OUT OF QUESTION qu’il porte ce genre de truc en ma présence… Ce truc me piquait les yeux, rouge de surcroît, j’en saignais presque ! Je me suis dit que c’était mignon sur des enfants pendant les entraînements, mais que les adultes avaient autre chose à faire que de vivre un rêve par procuration en portant un maillot… (Depuis, je vous rassure, je suis devenue tolérante…)

Et puis Monsieur Doux, ADORE le foot… et puis Monsieur Doux a un cousin qui est joueur de foot professionnel…

Et puis…

Et puis j’ai travaillé pour une radio qui retransmettait les matches que mon père écoutait sur son petit poste radio chez les gens…

Et puis cette radio m’a proposé de travailler pour…

UNE EQUIPE DE FOOT en Ligue 2 !

MoI, NaTaChA, j’allais m’occuper de trouver des sponsors, assister aux matches un vendredi sur 2 à domicile, m’intéresser aux résultats du championnat de France, de la Coupe de France,

boire-manger-respirer-subir du foot au quotidien nuitetjourjusqu’àcequemorts’ensuive… 

M’intéresser aux tribunes, aux supporters, aux joueurs, aux barrières, à la sécurité, aux écrans géants, aux animations en bord de terrain, aux pubs, aux panneaux, aux cocktails, aux invitations, à qui est qui, distribuer des bracelets VIP, des moins VIP…

J’étais punie de toutes ces années à cracher sur ce qui faisait le bonheur de tellement de personnes, à dénigrer un peu aussi ce qui faisait partie de mon éducation (hum hum). J’ai détesté des soirs de matches tout comme j’en ai adoré…

Je ne savais pas que j’allais trembler, crier, soupirer, transpirer (aussi), courir, rire, pleurer, pester et vivre des choses extraordinaires…

A petite échelle et en un temps record, j’ai assisté à des séminaires à la LFP avec les responsables marketing des plus grandes équipes françaises, un autre séminaire au Parc des princes, rencontré des gens à la FFF, j’ai échangé avec des passionnés et j’ai compris l’envers du décor : la stratégie, les enjeux, l’argent, la politique, ce qui ternit un peu « la magie » du spectacle…

J’ai assisté à des matches contrainte et forcée, je n’ai pas vu du foot à très haut niveau et le stade était souvent vide malheureusement, mais j’ai écouté et j’ai regardé…

J’ai vu des gens venir en famille, j’ai vu des gens acheter des maillots (merci d’ailleurs ! lol) et les porter fièrement…

J’ai une très bonne amie fan de la première heure du PSG, nous sommes d’ailleurs allées voir un match en loges au Parc des Princes, c’était une super expérience même si elle ne m’a pas transmis son addiction lol <3

Je me suis un peu réconciliée avec le football…

Et puis j’ai vraiment ouvert les yeux sur mon père… Mon père n’est pas un vulgaire supporter, mon père est un historien, un collectionneur, un conteur (pas un compteur ! quoi que il compte aussi les points !)

Mon papa peut vous faire aimer son équipe ou du moins vous donner l’envie de vous y intéresser… Il commencera par vous raconter l’histoire de la ville, les premières foulées sur le terrain, les premiers entraineurs, les premiers joueurs et ceux qui ont fait l’histoire du club… Mon papa vous dira que tous les grands joueurs portugais ou presque sont passés par son équipe. Mon papa a du respect pour le maillot, pour ses couleurs… Il découpe des articles dans les journaux, il les encadre parfois, il ne rate aucun match et mesure parfois les risques et renonce parfois à aller au stade privilégiant le confort de son canapé mais fidèle devant sa télé. Mon papa me donne parfois mal à la tête mais il est là, il aime ça, il aime le foot, il aime retrouver ses copains, il a son nom gravé sur son siège, son téléphone sonne à quelques heures du match pour s’assurer qu’on l’y verra bien. Mon père s’inquiète quand un de ses copains manque à l’appel… Mon père rentre sagement après chaque rencontre… Mon père a pris un abonnement pour chacun de mes enfants et comme un enfant mon père guette chaque nouveauté à la boutique…

Respect pour RIO AVE FC

Le foot me soule mais le foot est là… pour mon papa et pour Monsieur Doux et soit je le subi soit je l’accepte… Je ne parle même pas de la coupe d’Europe que le Portugal a gagnée, j’en entends encore parlé aujourd’hui et j’avoue aussi avoir été transportée… Voir une nation entière portée par cette victoire… S’approprier une joie indescriptible dans la totalité du pays et en dehors de ses frontières…

Monsieur Doux ne rate pas un match de son cousin et je tends l’oreille pour me tenir au courant des scores ou du classement, la quiétude de notre foyer en dépend ^^.

Hier, nous fêtions avec ma belle famille les 7 ans de mon grand, mais à 18h nous savions que la journée allait prendre un grand tournant… Le cousin prodigue, le fils, le frère, le beau frère, le neveu (ses parents et ses sœurs étaient chez nous) jouait pour la montée de son équipe en Ligue 2…  Je peux vous dire qu’il y avait de tout chez moi : un ascenseur émotionnel, du calme, de l’exaltation, du stress, des gros mots, des grands gestes et BEAUCOUP d’amour…

L’équipe a confirmé sa montée, les respirations se sont régulées après avoir poussé des cris de joie et de soulagement… Qu’on le veuille ou non tout le monde a été porté par ce match… Je ne vais pas mentir, je ne suis pas accro, je me suis assise quelques instants et j’ai partagé ce moment avec eux, mais ce que je retiens c’est cette image de ma belle famille tenue en haleine, aimante et bienveillante et même si c’est devant un match de foot, je me dis que pour beaucoup, heureusement que ce sport existe, s’il déchaine encore les passions, s’il permet de rêver et surtout de s’unir et de se retrouver <3

Bravo le GF 38 !

Et vous ? A quelques semaines du Mondial… Foot ou pas foot ?

Soyez heureux ! Soyez à l’heure !

Bisous

NataCha

 

 

 

je prends la plume pour ..., Récits imaginaires

la fille à la sucette #2

14/02/2016

Il était sur le départ et elle s’apprêtait à aller en cours, bientôt 8h… Il se demandait bien ce qu’elle pouvait faire comme études et il trouvait ça quand même tôt pour aller en cours…

Lui estimait qu’il avait de la chance, sur ce chantier là 8h, 8h15 c’était presque du luxe quand tu travailles dans le bâtiment. Son collègue Miguel était une fois encore en retard, mais tant pis, il l’attendrait encore 5 minutes mais pas une de plus… D’autant que la fille à la sucette allait bientôt s’engouffrer dans ce grand bâtiment sale accompagnée de ses copines.

Il la dévisageait encore pendant quelques instants avec envie, quand il la vit jeter ce foutu bâton blanc et là il a pu apprécier pour la première fois son sourire, un sourire qui lui illuminait le visage. Elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille et fit voler son sac par dessus son épaule… Il était en transe… il avait une envie folle de pousser cette porte et de courir vers elle… C’est ce moment là que son collègue Miguel et sa mine patibulaire ont choisi pour faire irruption dans le café.

Encore haletant Miguel tira son collègue de sa folle rêverie.

« On dirait que t’as vu la Vierge ! »

Cà ne pouvait pas être plus violent comme réveil… Il était écoeuré et triste, quel con ce Miguel !

« Allez on y va, caralho ! Ca fait 20 minutes que je t’attends », lui dit il sur un ton peu amical.

Miguel le regarda plutôt surpris, il n’avait jamais vu son jeune collègue aussi bougon… « C’est bom Ó Dom Joao ! fais pas la gueule »

Lui, pris son sac de gamelle et emboîta le pas de Miguel, il en oublia même de jeter un dernier coup d’œil sur la fille à la sucette, laquelle pourtant ne manqua rien de sa sortie du petit café… Elle regardait à la fois amusée et curieuse ce joli brun qui sortait d’un pas décidé de ce tout petit café où elle terminait toutes ses journées…

Ligne-pointi

Voilà donc, la suite de « La fille à la sucette », vous avez été une vingtaine entre ici et Facebook a vouloir connaître la suite…

Donc on recommence…Si ça vous plaît toujours et si vous voulez connaître la suite de cette nouvelle… laissez moi un petit « encore » rien de plus, sous ce post et j’alimenterai cette histoire :-)

Qu’en pensez vous ? Vous me suivez ? Attention, il me faut au moins 5 « encore » sous le post ^^ (pas de la même personne), faites le lire par votre famille, vos ami(e)s et donnons vie ensemble à cette « fille à la sucette », son admirateur et ses copains de chantier… Je propose d’intégrer cette histoire parmi les différents articles du blog… oui c’est risqué oui il faudra sûrement être patients, mais pour ne rien rater abonnez-vous justement ! Un petit rendez-vous chaque dimanche en fin de journée, si pas de contretemps…

Je compte sur vous ! Merci <3

Soyez heureux ! Soyez à l’heure !

Bisous

je prends la plume pour ..., Récits imaginaires

la fille à la sucette #1

07/02/2016

Il avait l’habitude de la croiser à l’entrée de la fac… Elle était toujours au milieu d’une dizaine de filles, quelques gars parfois… Elle avait toujours un bâton blanc ridicule au coin de la bouche qu’elle retirait parfois quand ses copines n’avaient pas l’air de comprendre un traitre mot de ce qu’elle disait…

Elle portait toujours un jean serré, enfin moulant quoi… Des converses, il croit bien qu’elle en avait de toutes les couleurs et lui, détestait ça les converses… pas féminin du tout… Mais il n’arrivait pas à détacher ses yeux de cette fille et de ce truc blanc qu’elle faisait valser avec sa langue…

Il était là chaque matin, dans ce petit café devant sa tasse, pour se donner du courage pour affronter une énième journée de ce boulot de merde, ce boulot qui lui permettait de se nourrir, mais pas de s’épanouir… Mais en regardant cette fille au milieu de ses copines, chaque matin, cette routine là ne lui déplaisait pas, cette vue là non, enfin, si un peu… ce bâton blanc qu’est ce que c’était vulgaire !

Il s’était promis de le lui dire un jour, pour son bien à elle et puis le sien aussi, faut pas déconner, quitte à la regarder, la dévisager, autant qu’elle soit parfaite. Il mourait d’envie d’aller lui parler, mais dans son bleu de travail ridicule et toutes ces tâches de peinture, elle aurait rigolé, elle ne l’aurait jamais considéré ni pris au sérieux… Quand on va à la fac, on fréquente pas des mecs comme lui, enfin c’est ce que ses copains de chantiers lui répétaient… C’est forcément une fille à papa, « une gosse de riche », lui avait dit une fois son copain Miguel. Lui, bizarrement il était attiré par elle, c’est pas qu’elle était super belle, en plus qu’est ce que c’est moche les converses ! mais il avait envie ou besoin de croire qu’elle était différente…

Chaque matin il trainait des pieds autant pour aller travailler qu’à l’idée de la « quitter », ce foutu chantier, ces collègues avec lesquels il n’avait rien envie de partager… Quelle galère… Mais elle, elle il était sûr qu’il devait l’approcher, tenter quelque chose… Risquer… C’est vrai quoi on a qu’une vie ! Il la voyait le matin, chaque matin, elle dans ces maudites converses et son bâton blanc à la bouche et lui,  dans son éternel pantalon de chantier tout tâché.

Il devait connaître son emploi du temps… Oui mais comment ?

Ligne-pointi

Alors voilà… ça fait très longtemps que j’écris c’est ma passion pour celles et ceux qui me suivent et me connaissent… le blog a commencé sans beaucoup de photos…

Si vous en êtes d’accord et si cela vous plaît je vous propose un petit jeu…

Si vous voulez connaître la suite de cette nouvelle… laissez moi un petit « encore » rien de plus,

sous ce post et j’alimenterai cette histoire 🙂

Qu’en pensez vous ? Vous me suivez ? Attention, il me faut au moins 10 « encore » sous le post ^^(pas de la même personne), faites le lire par votre famille, vos ami(e)s et donnons vie ensemble à cette fille à la sucette, son admirateur et ses copains de chantier… Je propose d’intégrer cette histoire parmi les différents articles du blog… oui c’est risqué, oui il faudra sûrement être patients, mais pour ne rien rater abonnez-vous justement !

Je compte sur vous ! Merci <3

Soyez heureux ! Soyez à l’heure !

Bisous

Ce que j'aime, Paroles de ChaCha

Il était une fois… ou pourquoi la vidéo « écrire comme je respire » »#2

12/02/2014

Odete tremble…

Elle n’avait pas eu le temps de vraiment réaliser entre l’appel de son patron, la quête de sa tenue, le trajet en bus attrapé in extremis… Mais à présent, elle est bien là… tremblante…

Son patron est fébrile il est anormalement soucieux… Il scrute Odete mais n’ose pas l’aborder… C’est pourtant lui le patron… C’est lui qui l’a appelée !

Ce silence pesant devient insupportable et Odete s’écrie :

– Monsieur, dites quelque chose !

– Odete va t’habiller !

Elle est saisie sur place, il a crié encore plus  fort qu’elle ! Elle est tétanisée… mais s’exécute sur le champ…

Dans les toilettes confinés du restaurant, elle enfile une jolie robe longue ni trop habillée, ni trop simple… Elle effleure son visage maladroitement avec un pinceau qu’elle ne maitrise pas vraiment… Elle allonge la courbe de ses cils… et applique la touche finale… un rouge à lèvres rouge… comme la passion qui l’anime…

Elle entend la salle qui se remplit, elle entend le brouhaha des uns, le chahut des autres, les rires de ceux qui se retrouvent…

Elle croit reconnaitre certaines voix et en oublierait presque ce pourquoi elle est là…

Ce soir pas de tablier aux couleurs de Viana, pas de bières à servir, pas de Carne Alentejana, ni de Morue à Braz…

Non, ce soir elle devra nourrir les gens avec autre chose… Elle devra remplir leurs cœurs à défaut de leurs panses… Chatouiller leurs oreilles et non plus leurs égos…

Elle prend une grande inspiration, met un pied devant l’autre et se prend les pieds dans uns des pans de la robe… ça commence mal… et là elle réalise qu’elle n’a pas chauffé sa voix, qu’elle n’a pas répété et qu’elle ne sait pas ce qu’elle va chanter !

Putaindebordeldechiottes

Non mais Odete, Odete, Odete !!!

Elle a les larmes aux yeux, le cœur au bord des lèvres, elle veut s’enfuir, disparaitre, crier, mourir…

Une larme menace de s’échapper, elle renifle comme le ferait une enfant, bruyamment et désespérément… La porte des toilettes vient de s’ouvrir, devant le précipice de sa solitude… une cliente veut simplement aller aux toilettes…

Odete, sort d’un pas décidé et la pauvre cliente ne s’en remet pas… elle peste encore alors qu’Odete a déboulé dans la salle en trombe et d’un pas titubant plutôt que décidé… Elle se retrouve malgré elle propulsée près des musiciens qui grattent affectueusement les cordes de leurs guitares… Ils ont sur les lèvres ce sourire qu’ont les amoureux… ce sourire en coin à la fois tendre et plein de malice…

Ces accords ont un effet bénéfique sur elle et alors qu’elle commence à reprendre ses esprits Odete est ovationnée… Beaucoup l’ont reconnue, certains sont surpris mais tous s’accordent pour l’applaudir chaleureusement… Odete pleure, elle laisse les larmes couler car elle le sait… c’est malgré elle ce qui va lui permettre de prendre son élan…

Les musiciens, lui font chacun leur tour un clin d’œil… Il tapotent leurs guitares pour lui donner du courage, un silence vient de s’installer et l’on entend plus que ce tapotement qui bat la mesure… Pam pam pam, pam pam pam…

Odete joint ses mains comme une prière, elle lève les yeux et les referme…

Que la voix d’Amalia, soit avec moi…

…A suivre…

Paroles de ChaCha

Il était une fois… ou pourquoi la vidéo « écrire comme je respire » »#1

10/02/2014

Il était une fois une jeune femme prénommée Odete*…

Une belle brune à la peau claire aux origines lusitaniennes qui rêvait d’ailleurs… qui rêvait d’une vie qui n’était pas la sienne…

Passionnée et entière elle travaillait dans un restaurant en fredonnant et sifflant parfois entre ses dents, passant, virevoltant entre les clients…

Elle avait un talent, celui-là même qui lui permettait d’aller de l’avant… Odete ne vivait que pour lui…

Ni heureuse, ni malheureuse, les jours passaient semblables et monotones ou presque…

Une fois par semaine pourtant, son cœur retrouvait son palpitant… C’est dans « son » restaurant qu’elle touchait du doigt son rêve et c’est dans ce même restaurant qu’elle pouvait en silence vivre sa passion… le chant…

Une fois par semaine défilaient devant ses yeux des artistes aux robes longues, aux châles posés négligemment sur les épaules… Des femmes jeunes et moins jeunes venues chanter du Fado… Près d’elles Odete se sentait exister… Elle chantait dans son cœur leurs chansons, elle apprenait par cœur leurs répertoires et surtout connaissait par cœur celui de son idole… la belle, la grande… Amalia…

Si elle continuait à travailler dans ce restaurant ce n’est pas par manque d’ambition, au contraire… Mais elle ne se voyait pas ailleurs…

Son patron lui accordait souvent le droit de chanter ou plutôt marmonner pendant le service, car si elle chantait trop fort il semblait jaloux… car oui, les clients se retournaient sur Odete… Elle avait une aura ce je-ne-sais-quoi qui la rendait magnétique, elle était magnifique…

Et ce qui devait arriver, arriva… Un soir, à quelques heures du spectacle son « patron » est au pied du mur… L’artiste devant se produire est souffrante, elle ne pourra chanter ce soir là… Que faire ? Les tables sont réservées, le restaurant affiche complet dans quelques heures à peine… Le « patron » doit se rendre à l’évidence… Il DOIT faire chanter Odete… Il se rue sur le téléphone en priant les Saints Patrons qu’elle décroche sans tarder… Une, deux, trois tonalités… C’est affreux, il transpire… Enfin, elle décroche, le sourire dans la voix comme à son habitude…

– Odete, Odete, Odete, avez vous une robe, un châle ?

– Pardon ? Euh une robe ? euh oui, un châle, oui plusieurs même ! Mais une robe comment, pourquoi ? Calmez vous !

– Odete, tu CHANTES CE SOIR !!! il faut que tu viennes TOUT DE SUITE !

– Moi, chanter ? mais je ne suis pas prête, pas entrainée, vous n’aimez pas quand je chante au restaurant pourtant !

– Odete, ne discute pas VIENS TOUT DE SUITE !

Le cœur à l’envers, Odete fait les 100 pas dans son appartement, ouvre son placard et en sort une robe ravissante, une robe dans laquelle elle se sent bien… De toute façon pas le temps de faire des manières, cette robe devra faire l’affaire…

Elle arrive au restaurant avant les clients… comme à son habitude mais ce soir ce sera différent…

… A suivre…