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pedro abrunhosa

Paroles de ChaCha

lettre à mon Portugal

11/07/2016

 

De toi, j’ai hérité mon nom de famille, j’ai même reçu une particule dès la naissance.

De toi, j’ai reçu l’éducation et les cours de portugais dès le CP et jusqu’au lycée, en plus de mes heures de classe.

De toi, j’ai appris la religion, le catéchisme dans ta langue et les heures de messes en tant qu’enfant de chœur ; j’ai chanté les louanges à Dieu dans ta langue.

Autour de toi, mes parents : père portugais et mère espagnole ont bâti mon éducation et forgé mon caractère.

Chez toi, mes parents ont construit leur maison et c’est chez toi que je garde mes plus beaux souvenirs…

Sous ton regard bienveillant, j’ai vécu mes premiers amours et mes premiers chagrins…

Dans tes bras, je me suis réfugiée tant de fois, quand le quotidien ici me semblait trop banal ou trop  dur…

C’est à toi, que je pensais chaque fois que les vacances approchaient, car chez toi tout était permis ou presque.

C’est pour toi, que mes parents se sont battus et sacrifiés tant de fois pour avoir ce qu’ils ont aujourd’hui, peu pour certains, mais tellement pour nous…

C’est dans ton église que j’ai prêté serment et que j’ai dit Oui à l’homme de ma vie, au père de mon enfant.

C’est un nouveau nom de famille que je porte aujourd’hui qui me rappelle lui aussi tous les jours d’où je viens en partie.

C’est le rouge de ton drapeau qui coule dans mes veines et qui me donne cette force de vaincre, cette force de lutter contre les préjugés et les idées reçues…

Cher Portugal, 11 millions de personnes ont vibré pour toi à l’unisson… pour du sport, certes, mais quelle belle communion !

Alors mon Cher Portugal, mon si petit pays, mais qui nous donne un cœur si grand, je tenais à te dire Merci.

Merci, pour ces heures où le cœur de millions de personnes a vibré, comme le mien ou plus.

Merci, d’avoir permis de nous réunir, d’avoir crié, d’avoir ri, d’avoir pleuré aussi…

Et tant pis, s’il faut se justifier, encore et toujours et tant pis si beaucoup se servent d’un match pour déverser leur colère et leur frustration : mon cœur s’est emballé… tu as fait rêvé mon homme, mon fils…

Et oui tant pis, s’il a fallu du football pour nous sentir un peu plus vivants, un peu plus portugais…

Merci, Obrigada sempre… Somos Portugal !