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Ma vie de maman

une maîtresse

17/06/2016

Lundi dernier j’ai rencontré la maîtresse de Mini Moi, oui son enseignante pas autre chose !

Pour cause de plan Vigipirate, nous étions 5 mamans réunies dans la petite salle de classe au mobilier miniature à attendre patiemment notre tour et entendre ou pas les éloges et les progrès de nos progénitures respectives… Pour l’intimité et la discrétion, on repassera, toutefois cela c’est fait de façon plutôt détendue et la maîtresse J. a été très professionnelle et nous a ensuite toutes raccompagnées jusqu’à la porte où là j’ai eu un électrochoc…

La maîtresse J. est une jolie jeune femme, maman elle aussi et nouvelle dans l’école cette année, nous avons appris qu’elle était habituée aux classes élémentaires et quitterait d’ailleurs notre petite école pour s’occuper d’une classe de CM2 l’année prochaine. Premier snif…

Mini Moi est entré en maternelle l’année dernière et il est vrai que je n’ai pas pris le temps d’écrire ni sur son expérience (et la mienne), ni sur les petites attentions de sa maîtresse D. tout aussi charmante que J, aujourd’hui j’en ressens le besoin, la faute aux hormones peut être…

J’en reviens à l’électrochoc… Je suis une femme ultra sensible, hormones ou pas et très humaine, je privilégie dès que je le peux les VRAIS rapports humains, le contact (pas le toucher ^^) et j’aime me nourrir de l’expérience des gens et même si je suis une vraie pipelette, je pense être une oreille attentive (et une épaule confortable).

Après s’être entretenue tour à tour avec chacune des mamans : passage en revue du bulletin d’évaluation annuel vu quelques jours plus tôt et devant lequel nous étions en extase (petits parents niais que nous sommes ;-), beaucoup de points verts et aucun rouge… bref je suis passée la dernière…

La maîtresse J. nous a donc toutes raccompagnées à la porte de l’école (merci Vigipirate, d’avoir fait attendre tout le monde), nous étions comme d’habitude les derniers et c’est alors qu’elle m’a prise à parti, profitant que nous étions seules à ce moment précis. Mon cœur a commencé à battre plus fort, quoi une déclaration ? un détail sur le travail de Mini Moi qui nécessite un peu plus de discrétion ?

Rien de tout ça, elle a pris le temps de me remercier pour mes attentions au quotidien, a souligné que lorsqu’elle m’avait convoquée pour me signaler un événement marquant concernant une journée difficile pour Mini Moi elle avait apprécié ma réaction me disant que d’autres parents auraient sûrement réagi avec virulence ou sans l’écouter (elle n’a pas battu mon enfant ! )… Elle a pris le temps de me dire que Mini Moi était très bien élevé et qu’il semblait avoir des valeurs… Elle l’a surpris un jour, apprenant à compter en espagnol à son meilleur copain A. (ok j’ai chialé) et que cela se voyait à travers moi, que son vocabulaire était très riche… STOP !!! J’ai pleuré, elle était émue… et je crois qu’à cet instant précis j’avais atteint une espèce de graal… je m’explique.

Premièrement, je suis très respectueuse de l’autorité, des professeurs, des directeurs et plus encore dans l’enseignement. J’ai tremblé devant la Directrice de crèche, je suis impressionnée par la Directrice de l’école tout comme la maîtresse de Mini Moi… Pourquoi ? Parce que je dis CHAPEAU à ces gens qui ont trouvé leur vocation, qui font (pour la plupart je ne suis pas un bisounours) un métier qu’ils aiment et qui s’investissent. Je les respecte aussi d’encourager de supporter nos enfants, de leur enseigner les fondamentaux, comme je l’ai dit à la maîtresse de Mini Moi, elle représente un pilier dans la vie de mon fils, c’est un modèle pour lui. L’âge veut aussi qu’il y ait nombre de mimétismes, qu’il reproduise ce qu’il voit et ce qu’il entend et j’aime ce qu’il reproduit.

Deuxièmement, je ne souhaite pas braquer un professeur, ce qui se passe en classe, se passe en classe et si la maîtresse doit intervenir et qu’elle m’en informe parce que mon enfant a dépassé les limites quelles qu’elles soient je n’irai pas à l’encontre de l’instituteur, sauf si j’estime que les raisons sont discutables. Ceci étant tout est relatif et je ne porte pas aux nues tous les professeurs, mais j’imagine que les enfants ne sont pas toujours coopératifs, mais je suis une maman objective et dans mon éducation je souhaite que Mini Moi comprenne « la hiérarchie » et surtout le respect. Je chercherai toujours à écouter mon enfant évidemment, à entendre sa version, mais si dès son plus jeune âge, on ne lui montre pas l’importance de son institutrice pour la suite et bien je pense que j’aurai tout raté !

Enfin, je pense que les instituteurs et les parents se complètent, mais ne se substituent pas ! Nous parents, leur enseignons le savoir-vivre, le savoir-être, le respect et les enfants doivent mettre en pratique en collectivité finalement, ce que nous pauvres parents essayons de leur apprendre. C’est parce que notre enfant sera ponctuel, poli, respectueux qu’il s’intégrera peut être un peu mieux à mon sens et le professeur se chargera ensuite de lui apprendre tout ce qu’il sait ou presque… Ensuite l’enfant sera plus ou moins réceptif, aura plus ou moins de mal, mais là ce ne sera plus son éducation qui entrera en jeu mais ses capacités… c’est un autre sujet.

Moi, j’idéalise le corps enseignant, je trouve qu’ils ont un super pouvoir… Mais si, vous vous voyez vous tenir tête à 30 gamins ? Vous vous voyez passer la journée avec eux ? Leur apprendre des choses, attendre qu’il vous répondent ? Bravo quoi !

Une maîtresse se veut rassurante et bienveillante et depuis 2 ans maintenant, Mini Moi a eu la chance de passer du temps avec ce modèle de personnes qu’il porte sincèrement et innocemment dans son petit cœur. Alors oui, lorsque je récupère mon fils, je la regarde dans les yeux, je lui demande si ça va, je lui adresse mon plus beau sourire. Vigipirate fait chier, il a instauré une distance de 2 mètres et un sas entre nous et la maîtresse, qu’importe ! A Noël elle a eu son petit cadeau, à Pâques des chocolats (oui ça doit aider pas mal, le chocolat ça fait du bien :-)) et tout bientôt, lorsqu’il faudra lui dire au revoir et bonne route, Mini Moi lui remettra les jolis cadeaux que j’ai choisi.

Vous voulez voir ? J’ai choisi cette année encore une valeur sûre ! Ma copine Sandrine la créatrice de la marque Créa-Bisontine disponible à la vente sur Etsy ou sur Alittlemarket (cliquez sur le nom des produits vous serez dirigés vers la boutique) :

Un joli pin’s maîtresse :

pins maitresse crea bisontine

Un joli mug maîtresse presque parfaite :

montage mug maitresse crea bisontine

J’espère que ça lui plaira… Je sais que Mini Moi voudra lui offrir des fleurs… il adore offrir des fleurs… donc j’ai intérêt à penser au bouquet ce jour là !!!

Voici une autre idée de cadeau offert l’année dernière toujours chez Créa-Bisontine :

le pot à crayon de la maîtresse :

pot à crayons maitresse crea bisontine

Pour finir, merci à la maîtresse d’école de mon fils et à toutes les gentilles maîtresses de la Terre ! (et aux maîtres aussi <3)

Ligne-pointi

Soyez heureux, Soyez à l’heure !

Bisous

ChaCha

 

 

Ce que j'aime, Paroles de ChaCha

Numéro 16…

12/09/2014

Elle est nichée en haut d’une montagne espagnole, en Galice… dans un tout petit village « Portomourisco« …

Elle est à l’abri des regards, en haut d’une pente à 45° aussi impressionante que dangereuse été comme hiver…

Sur son toit, ou plutôt sa terrasse on y voit un pont, l’un des plus hauts d’Europe et non loin de là, une station de ski… On y voit aussi tout le village, on devine l’église, le cimetière, la chapelle et on y voit même les maisons des cousins, car oui là-bas on est tous cousins…

Elle a bercé 3 générations, vu naître et grandir certains et mourir d’autres… Elle a accueilli en son sein des éclats de rire, des éclats de voix, des pleurs et une infinie tendresse…

Elle a bercé ma jeunesse, j’y ai vécu presqu’à la dérobée les heures les plus marquantes de toute ma vie…

J’y suis allé souvent mais jamais assez longtemps…

Dans cette maison animée davantage l »été que l’hiver, je me souviens du respect, de la pudeur et de cet amour infini qu’elle renfermait…

Je me souviens de cette complicité, de l’admiration sans limite que je vouais à ceux qui y vivaient…

Je me souviens de la porte ouverte, de la clé de la « bodega » qu’il fallait accrocher près de la porte vitrée comme si c’était hier…

Je me rappelle des peurs bleues que j’avais parfois d’aller chercher ne serait ce qu’une bouteille d’eau au fond de la bodega

Je me souviens des odeurs de naphtaline et de cuisine mélangés… Ces mêmes odeurs rassurantes que je peine à retrouver aujourd’hui…

Je me souviens des ronflements de mon père et du couloir qu’il fallait traverser pour aller jusqu’aux chambres et qui me terrifiait lui aussi enfant…

Je me souviens des armoires et des tiroirs, des chapelets et des livres de prières… Je me souviens du parfum et d’un rouge à lèvres… rouge…

Je me souviens d’une casquette en feutre ou en tissu posée négligemment sur une tête où il n’y avait plus beaucoup de cheveux…

Je me souviens de ma mère bras dessus/dessous avec ma grand-mère pour aller à la messe…

Je me souviens d’un gilet sur une robe, d’un éventail ou encore d’un mouchoir… d’une « bata » enfilée sitôt rentrée à la maison…

Je me souviens du cuivre, des repas interminables dans cette cuisine et les siestes qui suivaient…

Je me souviens de ces chaises inclinables sur lesquelles je rêvais de monter, mais qui leurs étaient réservées.

Je me souviens de l’ennui parfois causé par les adultes qui nous tenaient là enfermés, alors qu’il faisait si beau dehors et que je n’avais qu’une envie c’était d’aller « al Rio« …

Je me souviens des vignes, d’un tuyau d’arrosage et des bottes kakis que j’essayais en cachette et qui étaient bien trop grandes pour moi…

Je me souviens de l’attitude qu’il fallait avoir pour ne pas décevoir…

Je me souviens des moqueries, des fautes en espagnol moins courantes que celles en français mais il ne fallait rien dire…

Je me souviens de cet hiver où je leur avais fait la surprise de venir, seule, ce qui m’était interdit jusqu’alors…

Je me souviens de cette exlusivité, de cette chance de passer quelques heures dans cette maison que je découvrais l’hiver…

Je me souviens de ces mains ridées mais toujours fermes, de ces gestes assurés malgré le poids des années…

Je me souviens de « la merienda » de « la barra de pan » et du chocolat milka… J’en ai encore le goût dans la bouche…

Je me souviens de « las pipas » (graines de tournesol) dont je recrachais « la peau » toujours plus loin au bas des escaliers…

Je me souviens de la porte ouverte mais souvent fermée à cause des mouches… et cette fameuse tapette à mouches ou encore cette main si agile qui attrapait les mouches Dieu seul sait comment…

Je revois ce puits en pierre aussi intrigant que pittoresque…

Je me revois mangeant des tomates à la taille hors normes, des fruits aussi beaux que bons et des légumes qui vous feraient changer d’avis si vous n’aimez pas ça…

J’ai l’odeur du « licor café » qui me chatouille le nez tout comme celui de « l’aguardiente« , lorsque la cuisine se transformait en distillerie clandestine…

Je revois cette table où chacun avait sa place, un couteau bien particulier pour une personne bien particulière…

Et puis « le chorizo« … car on y faisait le meilleur chorizo de l’univers…

Au numéro 16, si la porte n’était pas toujours ouverte, les fenêtres elles, l’étaient stores descendus…

Au numéro 16, j’arrivais en courant, en criant « Mémé ! », « Abuela ! », « Abuelo ! »…

Au numéro 16, j’avais le coeur serré par la hâte de les retrouver… tout comme lorsque je les quittais avec la crainte de ne plus les revoir…

Au numéro 16, aujourd’hui, la porte et les fenêtres sont fermées, la clé de la bodega est toujours à sa place, personne n’a oublié de la ranger.

Au numéro 16, il n’y a plus d’odeur de naphataline et dans la cuisine les cuivres ont disparu…

Au numéro 16, le silence règne, un silence pesant, un silence de mort…

Au numéro 16, la mort m’a pris mes modèles, elle m’a volé ceux qui m’ont donné ma maman… elle a volé mon âme d’enfant…

Au numéro 16, j’avais quelques repères, des rendez-vous inmanquables…

Depuis 5 ans environ, je me poste le coeur lourd devant la porte du numéro 16 au mois d’août, je ne bouge pas, je retiens mon souffle, j’ai cet espoir absolument con que la porte s’ouvrira à nouveau, au moins une dernière fois et que j’entendrais mon prénom…

Après quelques minutes interminables sans retenir mes larmes, je m’en vais au cimetière…

Au numéro 16, au « Lumbeiro« , vivaient ma Mémé et mon Pépé…