Ca fait des jours, des semaines, des mois et je crois bien des années que ça dure, que ça me ronge, que ça va, que ça vient et que ça ne va pas en fait…
Ca fait un moment que j’ai besoin que ça sorte… Après avoir abordé le sujet avec quelques « copines », j’ai eu envie, besoin de l’écrire et tant pis si on me boude, si on me juge ou si on s’imagine encore je ne sais quelle folle histoire ou pire si on tire des conclusions et que l’on me rejette, tant pis, oui tant pis.
Je suis une fille naturelle, ça fait 39 ans que ça dure et autant d’années que l’on me comprend une fois sur 2, en me considérant comme originale au mieux, excentrique souvent et instable au pire…
Au final, PERSONNE ne me connaît vraiment et c’est encore pire depuis internet…
Depuis que l’on peut afficher ce que l’on veut sur les réseaux sociaux, que l’on peut aimer les photos des unes, commenter les statuts des autres…
J’ai longtemps souffert du manque de communication, des gens qui jugent parce que tu es différente, parce que non tu ne penses pas comme tout le monde, que oui tu parles et ris fort, parce que tu n’as pas envie d’être tout le temps gentille et docile et parce que non tu n’es pas un mouton.
J’ai longtemps voulu que l’on m’aime sans pour autant y arriver… J’avoue ne pas avoir fait forcément d’efforts et puis je me suis endurcie, encore plus fort, aussi fort que les mots qui pouvaient sortir de ma bouche…
J’ai eu des amoureux avec qui je pensais qu’il fallait faire la guerre, j’ai eu des amies avec qui je savais que ça ne durerait pas. Envie d’exclusivité tout en la repoussant à grands coups de pieds…
Pourtant chaque instant de ma vie, je l’ai vécu avec un grand V, avec toute l’intensité et la puissance de mes tripes. Quand j’ai aimé d’amour ou d’amitié je l’ai fait à 1 milliard de pourcent. J’ai donné mes sentiments sans pudeur trop souvent, avec toute l’ardeur d’une adolescente, avec toute l’ardeur contenue dans mon cœur et tous ses débordements.
J’ai explosé des forfaits téléphoniques, j’ai explosé de colère, j’ai aimé à en perdre la tête, j’ai donné à me retrouver à sec, j’ai voulu convaincre les plus sceptiques, j’ai réussir à faire aimer le cœur le plus dur que j’ai connu, j’ai réconcilié des cœurs trop fiers, j’ai fait beaucoup de bien et… beaucoup de mal aussi, je me suis fait du mal finalement à m’époumoner pour que l’on me comprenne, que l’on m’aime, que l’on m’apprécie, sans fard, sans cri, sans surjouer… J’avais presque réussi à être en paix avec moi-même, j’avais atteint une pseudo sagesse, je traçais un joli chemin…
Et puis Facebook et Instagram sont venu me casser la tête et c’est triste à dire le blog aussi…
Cette quête d’amour qui se compte en pouces levés, en cœurs rouges vifs, en abonnés, en followers s’est réveillée…
J’ai été possédée… Dès le réveil, obsédée par les notifications, les nuits presque blanches à l’affut d’un commentaire, d’un partage… J’ai été dérangée dans mon sommeil, dans mes journées, dans mon quotidien oui Dérangée au propre comme au figuré ! Bousculée par un statut évasif, la photo d’un objet convoité mais qu’une autre aura eu avant moi. Le cœur serré par une invitation non reçue, affaiblie par des statuts généralistes… J’ai été vexée par des « joyeux anniversaires » virtuels et pas une carte, pas un coup de fil, pas un cadeau…
Il y a eu les mises en garde, parfois violentes sur cette manie, cette addiction à mon téléphone, ces journées à traquer la vie d’autrui et à bassement considérer la mienne. Ces heures à rêver la vie des autres sans jamais l’envier mais parfois rêver d’ailleurs, de renouveau…
PERDRE SON TEMPS SUR LES RESEAUX SOCIAUX !
Enfermée dans un putain de cercle vicieux, sans pour autant publier ou diffuser plus, mais perdre son temps et s’abimer la rétine des heures durant…
Pleurer
Pleurer encore
Pleurer
Demander pardon
Pleurer
Pour rien, pour tout…
Considérer la misérable que je suis devenue…
Trop de temps gâché, mâché et recraché, la haine de moi, la haine en moi de cette fille que je ne suis pas… Cette fille qui des heures durant a oublié l’essentiel…
EXISTER
POUR DE VRAI
AIMER
ALLER VERS LES GENS
LES SERRER FORT
A commencer par les miens…
MESURER MA CHANCE
ETRE EN VIE
Avoir des enfants
VIVRE
Ne plus compter, ne plus calculer…
Moi la fille la plus spontanée de la Terre, j’ai été bridée par je ne sais quel fil invisible. Je me suis surpris à tourner en rond, à me plaindre et geindre… ?
Je ne voyais pas plus loin ni plus grand que mes écrans, envie de rien, envie de tout et pire que tout moi aussi j’ai souhaité des anniversaires sur un fil d’actualité, j’ai arrêté d’envoyer des cartes et lasse et rancunière : j’ai réduit les cadeaux… Je me suis enfermée et mis des barrières et du coup je vis avec cette fille que je ne connais pas…
Je crois que je ne veux plus que l’on m’appelle ChaCha…
J’ai envie que le téléphone recommence à sonner, j’ai envie d’entendre le rire des gens que j’apprécie, les confidences aussi. J’ai envie de ces silences dans les conversations qui en disent long… et plus que tout, j’ai envie et besoin de voir ces sourires, ces larmes de bonheur ou de tristesse des gens qui ont une place dans mon cœur.
Il y a ceux qui veulent arrêter de fumer, moi je veux arrêter de « cyber liker », de prendre des nouvelles des gens ou que l’on en prenne de moi derrière un écran. Je veux que l’on revienne au téléphone, que l’on s’envoie des cartes avec des cœurs avec des gommettes et des paillettes. Je veux des silences au téléphone, je veux être sûre que l’on a épuisé tous les sujets de conversation avant de raccrocher…
Et oui, d’accord on a des enfants et oui ok, il faut faire à dîner, mais merde…
Aujourd’hui on sait si une copine va mal si elle daigne le diffuser sur le net… sinon quoi ? quand ? comment ?
Je me suis interdit de dire que ça allait mal sur Facebook et on voit quelques photos sur Insta, alors quoi ça veut dire que l’on va bien ?
Je n’ai pas la chance d’avoir « une bande de copines » fidèles et délirantes qui m’embarquent mais je sais qu’il n’y a qu’à demander… mais parfois c’est aussi ça le problème… qui osera faire le premier pas…
Est ce que l’on sait encore être nous même, sans téléphone et sans tralala ?
ps : je me disperse peut être… mais je n’oublie pas ma chance d’être une femme libre, aimée et la maman de 2 adorables garçons… je partage juste ici ce que les réseaux sociaux peuvent entraîner comme dépendance si l’on a le malheur d’être un peu faible ou avoir un peu trop de temps libre… Et puis, internet ce n’est pas la vraie vie… rien ne vaut une poignée de mains ferme, une accolade ou encore, des bisous ! je ne me relis pas (j’aurai peut-être dû) sinon je ne publierai pas…
Soyez heureux ! Soyez à l’heure !
Déconnectez…
Bisous
Natacha
2 Commentaires
Je me suis souvent rendue compte que nous commencions à aller sur le net pour combler manque ou par mal être. Le problème est que cela nous apporte du bien un temps mais pas tout le temps. Alors oui on fait de belles rencontres mais la vie ce n’est pas ça. J’espère que tu trouveras ton équilibre bises
Moi je veux bien t’appeler hein
Bisous Natacha !