Aujourd’hui est un grand jour… Tu fêtes ton troisième anniversaire et je n’en reviens toujours pas.
Des heures, des jours, des semaines entières à te rêver, te désirer, te dessiner sur mon ventre… A suivre les traitements à la lettre pour enfin t’accueillir dans nos vies…
Tu es tendre et malicieux, un peu caractériel et tellement tellement affectueux avec moi, comme si tu savais, comme si tu avais toujours su…
Je crois au destin, je crois en Dieu et chaque jour qui passe je comprends mieux SES messages.
Je voulais être une maman jeune, être comblée à 35 ans, mais la vie, IL en a décidé autrement, à présent je comprends.
IL sait mes failles, IL connaît mes limites, IL sait combien je me lasse vite…
J’ai toujours été en colère, sans vraiment savoir pourquoi, j’en ai toujours voulu à la terre entière de ne pas me comprendre, de ne pas m’aimer telle que j’étais : MOI.
J’ai toujours été à fleur de peau, à fleur de moi, à fleur de tout. J’ai toujours voulu bien faire, mais souvent c’était trop ou jamais assez.
J’ai tellement peur d’échouer que je me lasse vite, je passe à autre chose tout en gardant dans mon cœur une certaine rancœur de n’avoir pas su rester, de n’avoir pas su résister aux épreuves de la vie, de l’amitié, de l’amour et parfois même du travail.
Je n’ai jamais aimé les choses simples, je les ai toujours fuies, je m’en suis toujours méfié… Que l’on m’aime sans rien attendre en retour : impossible, que l’on m’apprécie simplement : impossible, faire partie d’un groupe : je l’ai toujours vu comme une épreuve insurmontable, toujours peur d’un jugement.
J’ai toujours voulu et en même temps tellement craint être moi… On m’a pendant tellement longtemps bridé ou pas compris ce que je voulais, ce que je demandais et ce que j’attendais. Alors j’ai construit une carapace, en parlant fort, en étant le plus sûre de moi et surtout surtout en faisant rire les gens.
MAUVAISE IDEE !
Gros danger que de pratiquer l’auto-dérision alors que l’on est hypersensible, sauf que pendant des années je ne le savais pas, je pensais que la vie c’était encaisser et puis se taire… Répondre oui, car j’ai toujours eu de la répartie, mais encaisser, garder cette lourdeur dans un coin de mon cœur.
Parlons-en de celui-là, mon cœur cet imposteur ! celui qui a longtemps pris le pas sur ma tête, sur ma raison et qui m’a fait faire et dire n’importe quoi ! Celui qui dicte des règles absurdes au prétexte qu’il n’est pas épargné, qu’il n’est pas flatté !
Je m’éloigne… aujourd’hui tu as 3 ans mon amour et je me rends compte que tout arrive à point, que tout arrive pour une raison…
Les mamans à la sortie de l’école n’ont pas encore 30 ans et moi j’en ai 40… (+1…) et cette maman jeune que je voulais être je le suis grâce à toi, grâce à ton grand-frère car vous me permettez de regarder droit devant.
Je veux vivre peut être à travers vous, en tout cas grâce à vous cette enfance, lire dans vos yeux cette innocence et faire preuve de bienveillance, un mot qui ne faisait pas partie de moi il y a encore quelques années.
Grâce à toi, je me tempère encore plus, je mesure ma chance.
Je n’ai jamais aimé les batailles gagnées d’avance, les choses faciles à obtenir, en tout cas je n’ai jamais su les valoriser et si jamais j’avais tout eu tout de suite y compris ton papa, alors je ne serai sans doute pas aussi ouverte sur le monde aujourd’hui…
Alors non, on ne se transforme pas, on ne change pas vraiment on évolue parce que l’on est accompagné sur le chemin de la vie…
Des gens qui vont et qui viennent, qui vous apportent à l’instant T tout ce que l’on peut attendre de meilleur comme de pire et on se nourrit de chaque rencontre, on se construit et on devient plus fort.
Ma rencontre avec toi a été magique comme ma rencontre avec ton frère !
Tu as mis de la lumière sur mon chemin, tu m’as poussé à me lancer, tu m’as ouvert un peu plus les yeux et quand je flanche, car oui je flanche parfois, tu te blottis au creux de moi et dans un souffle je suis à fleur de toi…