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Ma vie de maman, Paroles de ChaCha

A fleur de toi

27/11/2019

Aujourd’hui est un grand jour… Tu fêtes ton troisième anniversaire et je n’en reviens toujours pas.

Des heures, des jours, des semaines entières à te rêver, te désirer, te dessiner sur mon ventre… A suivre les traitements à la lettre pour enfin t’accueillir dans nos vies…

Tu es tendre et malicieux, un peu caractériel et tellement tellement affectueux avec moi, comme si tu savais, comme si tu avais toujours su…

Je crois au destin, je crois en Dieu et chaque jour qui passe je comprends mieux SES messages.

Je voulais être une maman jeune, être comblée à 35 ans, mais la vie, IL en a décidé autrement, à présent je comprends.

IL sait mes failles, IL connaît mes limites, IL sait combien je me lasse vite…

J’ai toujours été en colère, sans vraiment savoir pourquoi, j’en ai toujours voulu à la terre entière de ne pas me comprendre, de ne pas m’aimer telle que j’étais : MOI.

J’ai toujours été à fleur de peau, à fleur de moi, à fleur de tout. J’ai toujours voulu bien faire, mais souvent c’était trop ou jamais assez.

J’ai tellement peur d’échouer que je me lasse vite, je passe à autre chose tout en gardant dans mon cœur une certaine rancœur de n’avoir pas su rester, de n’avoir pas su résister aux épreuves de la vie, de l’amitié, de l’amour et parfois même du travail.

Je n’ai jamais aimé les choses simples, je les ai toujours fuies, je m’en suis toujours méfié… Que l’on m’aime sans rien attendre en retour : impossible, que l’on m’apprécie simplement : impossible, faire partie d’un groupe : je l’ai toujours vu comme une épreuve insurmontable, toujours peur d’un jugement.

J’ai toujours voulu et en même temps tellement craint être moi… On m’a pendant tellement longtemps bridé ou pas compris ce que je voulais, ce que je demandais et ce que j’attendais. Alors j’ai construit une carapace, en parlant fort, en étant le plus sûre de moi et surtout surtout en faisant rire les gens.

MAUVAISE IDEE !

Gros danger que de pratiquer l’auto-dérision alors que l’on est hypersensible, sauf que pendant des années je ne le savais pas, je pensais que la vie c’était encaisser et puis se taire… Répondre oui, car j’ai toujours eu de la répartie, mais encaisser, garder cette lourdeur dans un coin de mon cœur.

Parlons-en de celui-là, mon cœur cet imposteur ! celui qui a longtemps pris le pas sur ma tête, sur ma raison et qui m’a fait faire et dire n’importe quoi ! Celui qui dicte des règles absurdes au prétexte qu’il n’est pas épargné, qu’il n’est pas flatté !

Je m’éloigne… aujourd’hui tu as 3 ans mon amour et je me rends compte que tout arrive à point, que tout arrive pour une raison…

Les mamans à la sortie de l’école n’ont pas encore 30 ans et moi j’en ai 40… (+1…) et cette maman jeune que je voulais être je le suis grâce à toi, grâce à ton grand-frère car vous me permettez de regarder droit devant.

Je veux vivre peut être à travers vous, en tout cas grâce à vous cette enfance, lire dans vos yeux cette innocence et faire preuve de bienveillance, un mot qui ne faisait pas partie de moi il y a encore quelques années.

Grâce à toi, je me tempère encore plus, je mesure ma chance.

Je n’ai jamais aimé les batailles gagnées d’avance, les choses faciles à obtenir, en tout cas je n’ai jamais su les valoriser et si jamais j’avais tout eu tout de suite y compris ton papa, alors je ne serai sans doute pas aussi ouverte sur le monde aujourd’hui…

Alors non, on ne se transforme pas, on ne change pas vraiment on évolue parce que l’on est accompagné sur le chemin de la vie…

Des gens qui vont et qui viennent, qui vous apportent à l’instant T tout ce que l’on peut attendre de meilleur comme de pire et on se nourrit de chaque rencontre, on se construit et on devient plus fort.

Ma rencontre avec toi a été magique comme ma rencontre avec ton frère !

Tu as mis de la lumière sur mon chemin, tu m’as poussé à me lancer, tu m’as ouvert un peu plus les yeux et quand je flanche, car oui je flanche parfois, tu te blottis au creux de moi et dans un souffle je suis à fleur de toi…

Paroles de ChaCha

Etat des lieux #3

22/04/2016

Cela fait quelques temps que ma vie prend un tournant que je n’avais pas forcément anticipé ou calculé…

Cela fait quelques temps que les hormones régissent un peu trop ma vie et que je vois les choses un peu comme avec des lunettes 3D en plein jour résultat : tout est déformé ou bizarrement plus clair.

Je vois les gens sous un autre jour, j’analyse tout parce qu’à l’intérieur ça me travaille et que du coup j’ai ce besoin irrépressible de comprendre ou de donner un sens à la vie, ma vie.

J’ai tout au long de ma vie été dure à suivre, avec mon caractère bien trempé et mes idées bien arrêtées… Depuis le mois de septembre dernier, je suis encore plus difficile à cerner et je suis vraiment dure et dure à vivre.

Alors voilà, aujourd’hui j’ai décidé d’écrire parce que j’ai besoin d’extérioriser tous ces sentiments, ce trop plein d’incompréhension, cette souffrance physique et morale que je vis, que je subis depuis des mois…

Je vais resituer l’histoire… Depuis le mois de septembre dernier mon quotidien est fait de labos, prises de sang, analyses, piqures, consultations, opération, re piqures, re consultation, irm, contrôles, diagnostic(s), discussions, questions, re piqures, re questions, re opération, souffrance, doutes, silence, pleurs, re consultations, re piqures, re doutes, re questions, échographies, re pleurs, hématomes, corps qui change, dégoût, re piqures…

Je regarde mon nombril aujourd’hui encore qui est entouré de zones verdâtres et brunâtres, marques laissées par ces piqures que je me fais moi même sur le ventre depuis des semaines, voire des mois… Il y a aussi toutes celles faites par les infirmières à domicile…

Depuis des mois, j’ai aussi dû renoncer à mon travail, j’ai dû faire un choix entre ce désir d’enfant qui me bouffe ou accepter la pression et les exigences de mes responsables… Tout simplement parce que je ne suis pas fichue de travailler sans cœur et sans tout prendre pour moi…

Les hormones qu’on le veuille ou non ça t’abîme bordel ! Je vois mon corps prendre du volume sans pour autant avoir doublé les rations ou portions de ce que je mange ! ça te ronge aussi, ces douleurs qui m’ont fait me plier en deux, au point d’aller me cacher aux toilettes et d’essayer de ravaler mes larmes devant des collègues quasi hermétiques à mon mal être, à ma souffrance…

Suivre un protocole de PMA, c’est accepter ne plus avoir le pouvoir sur ton corps, c’est être fatiguée quasi en permanence, c’est passer du rire aux larmes sur commande, c’est ne pas supporter l’injustice ou les conneries des uns et des autres avec une tolérance approchant 0. C’est aussi attendre les résultats comme si tu attendais ceux du bac, c’est repousser l’échéance car on te sent encore trop fragile et perturbée. C’est rentrer chez soi et en vouloir à la terre de tourner, au monde de respirer…

Je parle de moi et moi seule… Je me suis tue longtemps par pudeur parce que mon histoire ne regarde que mon mari et moi mais à la fois je voudrais que l’on considère un peu plus ce process, ce moment dans ma vie, comme d’un moment où j’ai besoin d’affection et d’attention. J’en ai marre de faire celle qui est plus forte que tout, alors que je n’ai goût à rien…

Trop peu de gens ne comprennent pas car j’ai un mari formidable, que « j’ai déjà » un enfant génial et que c’est ma faute si je n’ai plus de boulot car c’est moi qui ai voulu partir…

Il y a dans la vie 2 catégories de gens : ceux qui te jugent et te condamnent (#facile) et ceux qui t’ignorent (#chacunsamerde)…

Après en avoir voulu à des dizaines de personnes : familles, amis ou connaissances, je me suis dit qu’après tout on a chacun nos vies et que je n’étais pas non plus là tout le temps pour tout le monde. Mais alors que moi j’extériorise pas mal, je ne peux m’empêcher oui, d’être en colère, contre moi, contre ces gens hermétiques à ma souffrance ou aux messages que j’ai voulu faire passer…

Je suis désolée pour ces lignes que vous n’aviez sans doute pas envie de lire, désolée si je fais du mal à des gens qui pourraient se sentir visés, désolée si vous n’avez pas compris.

Personne n’est parfait, mais personne ne mérite de souffrir ou d’être jugée parce que plus que tout au monde elle veut un autre enfant…

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