Cela fait quelques temps que ma vie prend un tournant que je n’avais pas forcément anticipé ou calculé…
Cela fait quelques temps que les hormones régissent un peu trop ma vie et que je vois les choses un peu comme avec des lunettes 3D en plein jour résultat : tout est déformé ou bizarrement plus clair.
Je vois les gens sous un autre jour, j’analyse tout parce qu’à l’intérieur ça me travaille et que du coup j’ai ce besoin irrépressible de comprendre ou de donner un sens à la vie, ma vie.
J’ai tout au long de ma vie été dure à suivre, avec mon caractère bien trempé et mes idées bien arrêtées… Depuis le mois de septembre dernier, je suis encore plus difficile à cerner et je suis vraiment dure et dure à vivre.
Alors voilà, aujourd’hui j’ai décidé d’écrire parce que j’ai besoin d’extérioriser tous ces sentiments, ce trop plein d’incompréhension, cette souffrance physique et morale que je vis, que je subis depuis des mois…
Je vais resituer l’histoire… Depuis le mois de septembre dernier mon quotidien est fait de labos, prises de sang, analyses, piqures, consultations, opération, re piqures, re consultation, irm, contrôles, diagnostic(s), discussions, questions, re piqures, re questions, re opération, souffrance, doutes, silence, pleurs, re consultations, re piqures, re doutes, re questions, échographies, re pleurs, hématomes, corps qui change, dégoût, re piqures…
Je regarde mon nombril aujourd’hui encore qui est entouré de zones verdâtres et brunâtres, marques laissées par ces piqures que je me fais moi même sur le ventre depuis des semaines, voire des mois… Il y a aussi toutes celles faites par les infirmières à domicile…
Depuis des mois, j’ai aussi dû renoncer à mon travail, j’ai dû faire un choix entre ce désir d’enfant qui me bouffe ou accepter la pression et les exigences de mes responsables… Tout simplement parce que je ne suis pas fichue de travailler sans cœur et sans tout prendre pour moi…
Les hormones qu’on le veuille ou non ça t’abîme bordel ! Je vois mon corps prendre du volume sans pour autant avoir doublé les rations ou portions de ce que je mange ! ça te ronge aussi, ces douleurs qui m’ont fait me plier en deux, au point d’aller me cacher aux toilettes et d’essayer de ravaler mes larmes devant des collègues quasi hermétiques à mon mal être, à ma souffrance…
Suivre un protocole de PMA, c’est accepter ne plus avoir le pouvoir sur ton corps, c’est être fatiguée quasi en permanence, c’est passer du rire aux larmes sur commande, c’est ne pas supporter l’injustice ou les conneries des uns et des autres avec une tolérance approchant 0. C’est aussi attendre les résultats comme si tu attendais ceux du bac, c’est repousser l’échéance car on te sent encore trop fragile et perturbée. C’est rentrer chez soi et en vouloir à la terre de tourner, au monde de respirer…
Je parle de moi et moi seule… Je me suis tue longtemps par pudeur parce que mon histoire ne regarde que mon mari et moi mais à la fois je voudrais que l’on considère un peu plus ce process, ce moment dans ma vie, comme d’un moment où j’ai besoin d’affection et d’attention. J’en ai marre de faire celle qui est plus forte que tout, alors que je n’ai goût à rien…
Trop peu de gens ne comprennent pas car j’ai un mari formidable, que « j’ai déjà » un enfant génial et que c’est ma faute si je n’ai plus de boulot car c’est moi qui ai voulu partir…
Il y a dans la vie 2 catégories de gens : ceux qui te jugent et te condamnent (#facile) et ceux qui t’ignorent (#chacunsamerde)…
Après en avoir voulu à des dizaines de personnes : familles, amis ou connaissances, je me suis dit qu’après tout on a chacun nos vies et que je n’étais pas non plus là tout le temps pour tout le monde. Mais alors que moi j’extériorise pas mal, je ne peux m’empêcher oui, d’être en colère, contre moi, contre ces gens hermétiques à ma souffrance ou aux messages que j’ai voulu faire passer…
Je suis désolée pour ces lignes que vous n’aviez sans doute pas envie de lire, désolée si je fais du mal à des gens qui pourraient se sentir visés, désolée si vous n’avez pas compris.
Personne n’est parfait, mais personne ne mérite de souffrir ou d’être jugée parce que plus que tout au monde elle veut un autre enfant…
5 Commentaires
Ma belle.
Je ne saurais quoi te dire sur cette souffrance que tu subies.
À part peut être un mot : TOI.
Tu es la seule à vivre cette douleur, à vivre avec et à supporter de voir les autres ne rien comprendre.
Fais toi confiance dans tes choix et tes désirs.
Alors laisse tomber les cons, et sache que je suis là si tu as besoin de parler même si je suis très très très occupée <3
Je crois que je n’ai jamais laisser de com sur ton blog mais LA je ne pouvais pas passer à côté.
Je ne te connais pas mais vraiment comme je ressens des souvenirs remonter au fond de moi…
Quand j’avais de 12 à 16 ans, ma mère a fait des Fiv avec mon beau père, Fiv qui n’ont jamais été au bout de l’aventure. j’étais si triste, j’en ai même voulu à ma mère de ne m’avoir jamais donné de frère ou soeur (oui quand on est ado on est tarte !!!) J’ai fais ce parcours avec elle et j’ai vu ce qu’il fallait endurer.
Aujourd’hui je suis préparatrice en pharmacie et c’est très souvent que je délivre des traitement et c’est tellement dur de voir ces femmes revenir pour reprendre un traitement parce que le précédent n’a rien donné… Je pense fort à toi ce soir, et ne pense pas aux autres. Personne ne peut comprendre tant qu’il n’a pas mis un pied dedans.
coeur sur vous jolie famille.
des bizettes et à bientot.
Ju
J’ai beaucoup d’amies qui sont passées par là. J’ai vu ce que la PMA avait provoqué sur elles. Et j’imagine au combien ce doit être éprouvant. Difficile. Mais en même temps qui pourrait te blâmer. Un enfant n’est-ce pas le plus beau cadeau de la vie. Même si on doit en baver avant ?
Je te souhaite vraiment que tout ceci aboutisse vite. Et avant que je parte je suis toujours pour notre dèj hein 😉
Ton histoire est quasi mon parcours de combattante depuis 5 ans pour avoir un premier enfant . Et je me retrouve totalement dans tes émotions et le ressenti.
Merci pour ce témoignage qui met des mots sur ce que je ressens et vit depuis quelques années. La confiance en moi qui s’effrite, et les sauts d’humeur en montagnes russes que mon compagnon doit subir. J’ai dû mal à me confier à des proches par pudeur et relevant trop de l’intime ; Ce corps qui gonfle avec les traitements et toutes les émotions : douleurs et colères que j’intériorise devant la difficulté de lâcher prise sur les échecs à digérer. Tomber, se relever et continuer à avancer à construire le chemin de sa vie
Querida Natacha,
Je savais que t’avais écrit sur ça et donc je prend le courage de montrer mon blog…
Je sais que tu vas me reconnaître…
Beijinho