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nostalgie

Paroles de ChaCha

de l’importance de faire du tri…

11/02/2016

Il y a quelques semaines je me suis enfin décidée à faire du tri dans les papiers…

Entre les classeurs, les dossiers, les pochettes, l’appartement de Monsieur Doux célibataire, le mien célibataire, le nôtre…

Entre les quittances, les relevés bancaires, les charges, les avis d’impositions, les fiches de paie, la retraite, la mutuelle, la sécurité sociale…

Pfiou la liste est encore longue… bref j’ai fait du tri !

Ca m’a pris comme ça d’un coup, j’ai décidé d’optimiser le temps que je passe à la maison et de faire de la place aussi ! Quand je vois toutes ces décos scandinaves et épurées, je me demande si ce n’est que moi qui ai des dossiers partout et du courrier en retard qui traine ??? Rassurez-moi ? Dites moi que ça déborde aussi chez vous !!

Je me suis aussi interrogée sur les documents qu’il faut garder à vie, ceux qu’il faut garder 3 ou 5 ans… Bref, remettre de l’ordre dans ses papiers c’est un peu beaucoup remettre de l’ordre dans sa vie ! Du coup j’ai ma super copine qui travaille dans une banque qui m’a dit que 5 ans ça suffit (ouf !) et mon autre super copine qui m’a envoyé le lien du service public des papiers à conserver à consulter ici et ça ressemble à ça : des thèmes et un menu déroulant sous chaque, je vous donne l’exemple de la banque :

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Avec ça, je peux vous dire que je ne me suis pas privée !!

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Tout y est passé : des relevés d’imposition, des relevés de banque qui remontait même de 2005, voire 2004…

Plus je triais plus je voyais la pile de papier monter, monter, monter… et plus j’étais choquée par tout ce gâchis de papiers :-(, j’ai rempli 2 sacs poubelle de 50 litres !

Quelle satisfaction et quel allégement malgré les sacs, lourds, très lourds et très pleins…

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Je peux vous dire que ça fait un bien fou, j’ai ri, j’ai pleuré… Je suis retombée sur de la paperasse chiante ok, mais aussi sur des cartes de vœux, des félicitations pour la naissance de Mini Moi, le dossier pour son baptême… J’ai retrouvé des relances de la banque du temps ou je confondais mon salaire avec de l’argent de poche ^^ et en oubliant d’être à jour dans mes factures… J’ai retrouvé quelques photos, j’ai été nostalgique mais jamais triste… Une voire plusieurs pages se sont tournées… Je me suis mariée, je ne vis plus seule, j’ai un enfant…

Quelques jours plus tard, j’ai également fait du tri dans mes emails, j’ai 4 adresses et franchement il y a de quoi devenir être schizophrène… Ma toute première adresse Hotmail, mon adresse gmail pour les choses un peu plus sérieuses et surtout avec un nom un peu moins ridicule… une adresse créée spécialement pour le mariage et une dernière pour le blog… Entre les newsletter, les commandes, les propositions en tous genres, bref, il fallait vraiment faire le ménage… Et là encore, tomber sur des mails datant de 2002 ! Nostalgie, photos, souvenirs, un mélange qui a fait jaillir quelques larmes et quelques rires aussi…

Je ne me suis pas arrêtée là ! Quand j’ai vu à quel point c’était bénéfique et tout le gain de place, je me suis dit qu’il fallait que je continue sur ma lancée et que je profite de cette « sur »motivation ! Mes cibles suivantes : les tiroirs de Monsieur Doux ! Je peux ouvrir un magasin de chaussettes en tous genres ! Oust ! j’ai pris un autre sac, à croire que c’est un sentimental de la chaussette à ses heures perdues ! J’ai fait un bon tri et même comme ça, il en a beaucoup trop ! Après, ça j’ai trié ses pulls, ses t-shirts, faut pas croire, les hommes (désolée pour la généralité) sont comme nous, voire pire, ils portent TOUJOURS la même chose et se plaignent de n’avoir rien à mettre ! J’ai viré oui oui ^^ une dizaine de pulls, sweats et rebelote un sac…

Puis je suis passée à mes tiroirs… Là c’était un peu plus compliqué car je suis une sentimentale de la culotte, oui vous avez bien lu, mes culottes me rappellent des histoires ! Non mais n’importe quoi ! Allez hop, ni une ni deux, j’ai continué à remplir le sac : culottes, chaussettes, soutien-gorges… pfff… et là tout tient me concernant dans un tiroir ! Mon objectif est donc atteint : regrouper un maximum nos affaires pour alléger notre chambre en meubles pour rien…

Si je prends le temps de partager ça sur le blog, c’est pour vous dire combien ça fait du bien de trier, de déchirer… De libérer de la place chez soi et dans sa tête… voir les commodes se vider, les piles de papiers diminuer… Parfois lorsque notre vision est polluée par trop de choses on fini par devenir brouillon ou même de ne plus vraiment se sentir chez soi… Ranger sa maison c’est bien, faire le ménage aussi, mais prendre le temps de virer des factures qui ne servent à rien si ce n’est à pester ou à avoir des classeurs qui ne ferment plus ou mal, franchement ça vaut le coup ! Je ne dis pas de tout faire le même jour, car soyons honnêtes, trier des papiers c’est du sérieux, il ne faut pas se précipiter et tout balancer à la poubelle… Si vous avez un doute, ne jetez pas, revenez-y plus tard… Trier les tiroirs aussi, c’est top…si si ! vous défaire de ce vieux gilet que vous adorez mais qui est tout bouloché, ce t-shirt qui était un M fringant avant les 25 lavages subis et qui est un grand S maintenant… Faites des heureux en déposant vos affaires chez Emmaüs, à la Croix Rouge ou autre, en plus c’est l’hiver, d’autres que nous en ont plus besoin…

Pour finir, trier et se séparer de certaines choses c’est dire au revoir au passé et bonjour pour de vrai au présent, à l’avenir…

C’est accepter de vivre aussi le moment présent sans pour autant oublier toutes ces petites ou grandes choses qui ont fait que vous êtes celle que vous êtes aujourd’hui…

C’est aussi mesurer le chemin parcouru et franchement ça fait aussi du bien dans les moments de doutes et de remise en question (en ce qui me concerne), ça ne se mesure pas au montant des factures ou des charges, mais ça vous conforte de savoir que vous avez commencé à construire ou bâtir votre avenir et celui de vos enfants. Ca vous met aussi face à vos responsabilités…

Il faut être prête, avoir du temps et l’envie de le faire, pour ma part c’est bénéfique, j’ai envie de tout révolutionner chez moi ! Mais c’est dangereux !

Je suis une collectionneuse de moments, chaque objet me raconte ou me rappelle une histoire (pas que mes culottes ^^) et il ne faut pas renier sa nature profonde… Je ne vais donc pas tout jeter à la hâte, ni renoncer à tous ces précieux trésors qui constituent mon joyeux bordel…

Ligne-pointi

 

Soyez heureux ! Soyez à l’heure !

 

 

Ce que j'aime, Paroles de ChaCha

Numéro 16…

12/09/2014

Elle est nichée en haut d’une montagne espagnole, en Galice… dans un tout petit village « Portomourisco« …

Elle est à l’abri des regards, en haut d’une pente à 45° aussi impressionante que dangereuse été comme hiver…

Sur son toit, ou plutôt sa terrasse on y voit un pont, l’un des plus hauts d’Europe et non loin de là, une station de ski… On y voit aussi tout le village, on devine l’église, le cimetière, la chapelle et on y voit même les maisons des cousins, car oui là-bas on est tous cousins…

Elle a bercé 3 générations, vu naître et grandir certains et mourir d’autres… Elle a accueilli en son sein des éclats de rire, des éclats de voix, des pleurs et une infinie tendresse…

Elle a bercé ma jeunesse, j’y ai vécu presqu’à la dérobée les heures les plus marquantes de toute ma vie…

J’y suis allé souvent mais jamais assez longtemps…

Dans cette maison animée davantage l »été que l’hiver, je me souviens du respect, de la pudeur et de cet amour infini qu’elle renfermait…

Je me souviens de cette complicité, de l’admiration sans limite que je vouais à ceux qui y vivaient…

Je me souviens de la porte ouverte, de la clé de la « bodega » qu’il fallait accrocher près de la porte vitrée comme si c’était hier…

Je me rappelle des peurs bleues que j’avais parfois d’aller chercher ne serait ce qu’une bouteille d’eau au fond de la bodega

Je me souviens des odeurs de naphtaline et de cuisine mélangés… Ces mêmes odeurs rassurantes que je peine à retrouver aujourd’hui…

Je me souviens des ronflements de mon père et du couloir qu’il fallait traverser pour aller jusqu’aux chambres et qui me terrifiait lui aussi enfant…

Je me souviens des armoires et des tiroirs, des chapelets et des livres de prières… Je me souviens du parfum et d’un rouge à lèvres… rouge…

Je me souviens d’une casquette en feutre ou en tissu posée négligemment sur une tête où il n’y avait plus beaucoup de cheveux…

Je me souviens de ma mère bras dessus/dessous avec ma grand-mère pour aller à la messe…

Je me souviens d’un gilet sur une robe, d’un éventail ou encore d’un mouchoir… d’une « bata » enfilée sitôt rentrée à la maison…

Je me souviens du cuivre, des repas interminables dans cette cuisine et les siestes qui suivaient…

Je me souviens de ces chaises inclinables sur lesquelles je rêvais de monter, mais qui leurs étaient réservées.

Je me souviens de l’ennui parfois causé par les adultes qui nous tenaient là enfermés, alors qu’il faisait si beau dehors et que je n’avais qu’une envie c’était d’aller « al Rio« …

Je me souviens des vignes, d’un tuyau d’arrosage et des bottes kakis que j’essayais en cachette et qui étaient bien trop grandes pour moi…

Je me souviens de l’attitude qu’il fallait avoir pour ne pas décevoir…

Je me souviens des moqueries, des fautes en espagnol moins courantes que celles en français mais il ne fallait rien dire…

Je me souviens de cet hiver où je leur avais fait la surprise de venir, seule, ce qui m’était interdit jusqu’alors…

Je me souviens de cette exlusivité, de cette chance de passer quelques heures dans cette maison que je découvrais l’hiver…

Je me souviens de ces mains ridées mais toujours fermes, de ces gestes assurés malgré le poids des années…

Je me souviens de « la merienda » de « la barra de pan » et du chocolat milka… J’en ai encore le goût dans la bouche…

Je me souviens de « las pipas » (graines de tournesol) dont je recrachais « la peau » toujours plus loin au bas des escaliers…

Je me souviens de la porte ouverte mais souvent fermée à cause des mouches… et cette fameuse tapette à mouches ou encore cette main si agile qui attrapait les mouches Dieu seul sait comment…

Je revois ce puits en pierre aussi intrigant que pittoresque…

Je me revois mangeant des tomates à la taille hors normes, des fruits aussi beaux que bons et des légumes qui vous feraient changer d’avis si vous n’aimez pas ça…

J’ai l’odeur du « licor café » qui me chatouille le nez tout comme celui de « l’aguardiente« , lorsque la cuisine se transformait en distillerie clandestine…

Je revois cette table où chacun avait sa place, un couteau bien particulier pour une personne bien particulière…

Et puis « le chorizo« … car on y faisait le meilleur chorizo de l’univers…

Au numéro 16, si la porte n’était pas toujours ouverte, les fenêtres elles, l’étaient stores descendus…

Au numéro 16, j’arrivais en courant, en criant « Mémé ! », « Abuela ! », « Abuelo ! »…

Au numéro 16, j’avais le coeur serré par la hâte de les retrouver… tout comme lorsque je les quittais avec la crainte de ne plus les revoir…

Au numéro 16, aujourd’hui, la porte et les fenêtres sont fermées, la clé de la bodega est toujours à sa place, personne n’a oublié de la ranger.

Au numéro 16, il n’y a plus d’odeur de naphataline et dans la cuisine les cuivres ont disparu…

Au numéro 16, le silence règne, un silence pesant, un silence de mort…

Au numéro 16, la mort m’a pris mes modèles, elle m’a volé ceux qui m’ont donné ma maman… elle a volé mon âme d’enfant…

Au numéro 16, j’avais quelques repères, des rendez-vous inmanquables…

Depuis 5 ans environ, je me poste le coeur lourd devant la porte du numéro 16 au mois d’août, je ne bouge pas, je retiens mon souffle, j’ai cet espoir absolument con que la porte s’ouvrira à nouveau, au moins une dernière fois et que j’entendrais mon prénom…

Après quelques minutes interminables sans retenir mes larmes, je m’en vais au cimetière…

Au numéro 16, au « Lumbeiro« , vivaient ma Mémé et mon Pépé…