défaut de fabrication… ce corps qu’on endort…

Il a dit que j’étais vieille… Il a ri… puis il l’a répété : « Vous êtes vieille »…

Ok… bon en un sens, cette carcasse qui me sert de corps et que je traîne quotidiennement me donne l’impression d’avoir 100 ans… mais de là à dire qu’à 37 ans je suis vieille… merde alors !

Il faut encaisser, admettre que dans ce parcours qui est le mien depuis 2 ans j’aurai tout entendu ou presque…

Donc, je suis vieille… ok…

Mon corps 1 / ChaCha 0…

Depuis plusieurs semaines maintenant j’ai peur… depuis mon retour de vacances, les examens qui s’enchaînent et les résultats qui s’entassent dans une pochette qui devient trop petite…

Alors lundi prochain, la vieille que je suis va s’endormir… oui on va m’allonger et me dire de me détendre que tout va bien aller, que ce n’est rien du tout, qu’ils ont l’habitude… et puis je vais fermer les yeux malgré moi et sombrer… J’arrive le matin, je repars en milieu d’après midi… c’est ce qu’ils m’ont dit… mais si…

En soi, je n’ai pas peur de l’intervention… j’ai juste peur de ne pas trouver la sortie au bout du tunnel de l’endormissement et j’ai peur de l’après, car après tout ce n’est qu’une étape… retirer tout corps étranger pour envisager la suite des événements…

J’ai peur de ne pas aller chercher Mini Moi après la garderie à l’école, comme si de rien était…

J’ai peur de rater le moment où son regard croise le mien dans le préau et qu’il me saute dans les bras…

J’ai peur de ne pas être là pour lui lire son histoire du soir et qu’on se chamaille parce qu’il ne choisit pas un livre en espagnol…

J’ai peur de ne pas être là pour lui dire « hasta mañana cariño » et l’embrasser en fourrant mon nez dans son cou tout chaud et le laisser m’enlacer comme sa prisonnière…

J’ai peur de ne pas voler un bisou à Monsieur Doux, parce que comme d’habitude je me couche avec les poules et que je le laisse seul sur le canapé…

J’ai peur de ne pas décrocher mon téléphone pour appeler ma Maman et lui demander s’il fait beau, si elle et mon Papa vont bien et qu’elle me demande si je lui ai réservé son billet d’avion pour Paris le mois prochain…

J’ai peur de ne plus entendre ma nièce adorée m’appeler Tata…

J’ai peur de ne plus pouvoir motiver mon frère à aller de l’avant et l’aider à ma façon…

J’ai peur de ne plus entourer de mes bras tous ces gens que j’aime, de ne plus éclater de rire de mes propres bétises, car mon ridicule, lui ne me tuera pas !

J’ai peur de ne jamais plus ouvrir les yeux sur le monde et priver les gens de mes légendaires coup de gueule, de mes légendaires étreintes, de mes légendaires articles sur le blog, de mes légendaires rien du tout…

Car ces jours-ci, je me sens comme rien du tout… Je vivote… Evidemment je donne le change, des photos sur Instagram, car me direz vous j’ai BEAUCOUP de chance : un enfant, un mari, une maison, un travail… STOP…

Les maux qui me rongent n’ont pas de mots… La souffrance physique entraîne une souffrance psychologique, laquelle entraîne le vieillissement de mon corps de l’intérieur… Pourquoi ? Personne ne sait… Par contre, ce que je sais c’est que j’ai assez perdu de temps et surtout que TOUS les espoirs sont permis, à condition… que je me réveille !

Alors lundi prochain, si vous avez 5 minutes… Pensez à moi, envoyez moi toutes vos bonnes ondes ! Ne me plaignez pas ! Mais soyez avec moi par la pensée…

Soyez heureux ! Soyez à l’heure !

Et je vous souhaite de ne jamais avoir peur !

ChaCha