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désir d’enfant

Paroles de ChaCha

Etat des lieux #3

22/04/2016

Cela fait quelques temps que ma vie prend un tournant que je n’avais pas forcément anticipé ou calculé…

Cela fait quelques temps que les hormones régissent un peu trop ma vie et que je vois les choses un peu comme avec des lunettes 3D en plein jour résultat : tout est déformé ou bizarrement plus clair.

Je vois les gens sous un autre jour, j’analyse tout parce qu’à l’intérieur ça me travaille et que du coup j’ai ce besoin irrépressible de comprendre ou de donner un sens à la vie, ma vie.

J’ai tout au long de ma vie été dure à suivre, avec mon caractère bien trempé et mes idées bien arrêtées… Depuis le mois de septembre dernier, je suis encore plus difficile à cerner et je suis vraiment dure et dure à vivre.

Alors voilà, aujourd’hui j’ai décidé d’écrire parce que j’ai besoin d’extérioriser tous ces sentiments, ce trop plein d’incompréhension, cette souffrance physique et morale que je vis, que je subis depuis des mois…

Je vais resituer l’histoire… Depuis le mois de septembre dernier mon quotidien est fait de labos, prises de sang, analyses, piqures, consultations, opération, re piqures, re consultation, irm, contrôles, diagnostic(s), discussions, questions, re piqures, re questions, re opération, souffrance, doutes, silence, pleurs, re consultations, re piqures, re doutes, re questions, échographies, re pleurs, hématomes, corps qui change, dégoût, re piqures…

Je regarde mon nombril aujourd’hui encore qui est entouré de zones verdâtres et brunâtres, marques laissées par ces piqures que je me fais moi même sur le ventre depuis des semaines, voire des mois… Il y a aussi toutes celles faites par les infirmières à domicile…

Depuis des mois, j’ai aussi dû renoncer à mon travail, j’ai dû faire un choix entre ce désir d’enfant qui me bouffe ou accepter la pression et les exigences de mes responsables… Tout simplement parce que je ne suis pas fichue de travailler sans cœur et sans tout prendre pour moi…

Les hormones qu’on le veuille ou non ça t’abîme bordel ! Je vois mon corps prendre du volume sans pour autant avoir doublé les rations ou portions de ce que je mange ! ça te ronge aussi, ces douleurs qui m’ont fait me plier en deux, au point d’aller me cacher aux toilettes et d’essayer de ravaler mes larmes devant des collègues quasi hermétiques à mon mal être, à ma souffrance…

Suivre un protocole de PMA, c’est accepter ne plus avoir le pouvoir sur ton corps, c’est être fatiguée quasi en permanence, c’est passer du rire aux larmes sur commande, c’est ne pas supporter l’injustice ou les conneries des uns et des autres avec une tolérance approchant 0. C’est aussi attendre les résultats comme si tu attendais ceux du bac, c’est repousser l’échéance car on te sent encore trop fragile et perturbée. C’est rentrer chez soi et en vouloir à la terre de tourner, au monde de respirer…

Je parle de moi et moi seule… Je me suis tue longtemps par pudeur parce que mon histoire ne regarde que mon mari et moi mais à la fois je voudrais que l’on considère un peu plus ce process, ce moment dans ma vie, comme d’un moment où j’ai besoin d’affection et d’attention. J’en ai marre de faire celle qui est plus forte que tout, alors que je n’ai goût à rien…

Trop peu de gens ne comprennent pas car j’ai un mari formidable, que « j’ai déjà » un enfant génial et que c’est ma faute si je n’ai plus de boulot car c’est moi qui ai voulu partir…

Il y a dans la vie 2 catégories de gens : ceux qui te jugent et te condamnent (#facile) et ceux qui t’ignorent (#chacunsamerde)…

Après en avoir voulu à des dizaines de personnes : familles, amis ou connaissances, je me suis dit qu’après tout on a chacun nos vies et que je n’étais pas non plus là tout le temps pour tout le monde. Mais alors que moi j’extériorise pas mal, je ne peux m’empêcher oui, d’être en colère, contre moi, contre ces gens hermétiques à ma souffrance ou aux messages que j’ai voulu faire passer…

Je suis désolée pour ces lignes que vous n’aviez sans doute pas envie de lire, désolée si je fais du mal à des gens qui pourraient se sentir visés, désolée si vous n’avez pas compris.

Personne n’est parfait, mais personne ne mérite de souffrir ou d’être jugée parce que plus que tout au monde elle veut un autre enfant…

orgalutran injections

 

 

Paroles de ChaCha

1 an et 65 jours, 430 jours, 10 320 heures, 619 200 minutes…

22/10/2014

Cela fait 1 an et 65 jours… soit 430 jours, soit 10 320 heures soit 619 200 minutes que j’attends…

Que j’attends et qu’il ne se passe rien… ou plutôt si, la Terre continue de tourner, les jours de défiler, j’ai presqu’envie de dire qu’ils se ressemblent tous… Mais je ne peux pas dire ça… je ne DOIS pas dire ça…

Je regarde ce putain de calendrier tous les mois depuis 1 an et 65 jours… soit 430 jours, soit 10 320 heures soit 619 200 minutes.

Toujours le même rituel : J1, puis J10 que j’entoure, puis je coche 5 maudits jours durant lesquels « la machine » est censée se mettre en marche, en route, s’enclencher, démarrer… bref que ce fichu corps devenu paresseux se motive, s’active… Je compte, je fais « déborder » les 5 jours au cas où… Je programme, fais de savants calculs mais voilà… ça « ne marche pas »…

On dit qu’il ne faut pas y penser… « ah ouais sans déconner ? » donnez moi la recette et je l’appliquerai volontiers…

Autant de jours et d’heures à retenir mes larmes ou au contraire à les laisser couler volontiers… Autant de jours à me confier ou recevoir vos confidences vous qui me lisez et qui partagez cette souffrance, ce mal qui nous ronge le corps et l’esprit.

Il y a ces jours où je crois devenir folle, ou je m’emporte et que j’emporte tout sur mon passage ! Ma haine, mon mépris pour cette vie qui est si injuste… Je regarde mon nombril et me coupe du reste du monde, de la réalité et deviens très égoïste… D’ailleurs parlons-en de ce fichu nombril ! qu’est ce qu’il attend pour gonfler, grossir ?

Ce blog n’a jamais aussi bien porté son nom… LeCompteaReboursdeChaCha… mais à priori pour un compte à rebours on a un top départ et une fin, non ?

Ce matin, je le savais, je m’en doutais et je redoutais… Ce matin comme chaque mois à la même période ou presque, ce ne serait pas drôle si les jours étaient fixes ou réguliers… Ce matin, je n’ai même pas eu envie de pleurer… je n’ai même pas eu envie de crier… ce matin j’étais blême… ce matin, j’ai eu des vertiges et ce matin je n’ai pas voulu y croire tout de même… Ce matin j’ai voulu rentrer dans ma bulle et ne plus en sortir…

6h35… machinalement j’ai fait bouillir de l’eau, par miracle ma tasse était déjà sur la table, mes gestes étaient comptés, il ne fallait pas un seul débordement pas un seul bruit, ma tête était dans un étau, j’avais du coton dans les oreilles, je marchais sur du verre qui crissait sous mes pieds et qui résonnait dans mes tempes… la maison était pourtant silencieuse…

paradoxe paradoxal

Un marteau piqueur tambourinait dans ma tête, j’avais chaud, j’avais froid… prendre mon café… vite… courir sous la douche pour échapper au bruit, aux morceaux de verre sous mes pieds… je m’appuie aux murs… je retiens mon souffle… La douche, enfin… la lumière m’aveugle… je fais couler l’eau brulânte sur ce corps sale… ce corps salit par la sentence du jour… la même depuis 1 an et 65 jours, 430 jours, 10 320 heures, 619 200 minutes…

 

 

 

Ma vie de maman, Paroles de ChaCha

désir…

24/07/2014

Cela fait des mois que ça dure, des mois que je vis avec et que je me bats pour ça…

Cela fait des mois que je me refuse à en parler en public, que seules quelques personnes savent combien cela me ronge…

Par respect pour d’autres femmes, d’autres couples je refoule depuis des mois ce mal être.

Cela fait des mois que je vois mon corps changer, mon visage est davantage marqué et mon entourage subit à nouveau les assauts d’une dépression qui s’est réfugiée dans mon corps, mon coeur et ma tete…

Cela fait des mois… Cela va faire un an… que je veux un autre enfant…

Il n’y a aucune vérité sur la fécondité, aucun ordre des choses, si ce n’est une réelle injustice pour toutes les femmes qui désirent avoir un enfant qu’elle soit déjà mère ou non…

Je me suis tu tout ce temps car des jeunes femmes que j’aime ou que j’apprécie ne sont pas encore maman à ce jour, malgré une lutte constante, malgré de lourds traitements… Certaines ont renoncé, d’autres y croient encore… pour elles, à cause d’elle et malgré moi j’avais décidé de me taire… par pudeur aussi…

Je suis déjà maman, cela ne fait pas de moi quelqu’un de meilleur ni de pire que quelqu’un qui n’arrive pas à en avoir quelles qu’en soient les raisons…

Je le disais il y a peu… j’ai TROP d’amour à donner, trop de tendresse refoulée, je voudrais la partager avec la chair de ma chair, je veux un autre enfant…

Je n’ai pas à me justifier mais j’ai envie de le crier… je n’ai pas envie d’entendre à nouveau cettre phrase odieuse : « mais tu en as déjà un… » comme si être mère une fois était un don du ciel et l’accepter… et m’y résoudre…

Je trouve révoltant que chaque femme, chaque famille ne puisse accueillir entre ses bras aimants un petit être issu de sa chair…

Alors que l’on veuille 1,2,3 ou 10 enfants on devrait pouvoir enfanter… dans des conditions dignes et sans souffrance qu’elle soit physique ou psychologique…

J’irai plus loin en disant que je veux que Mini Moi ne soit jamais seul…

J’ai grandi en sachant que j’avais quelqu’un à protéger, quelqu’un sur qui veiller (j’en parlais ici), quelqu’un sur qui compter…

Je veux donner un frère ou une soeur à Mini Moi lui apprendre le partage au quotidien, l’amour de son prochain…

Le modèle de ma famille est un modèle à 4 et s’il n’est pas parfait, il est solidaire et j’ai toujours aspiré à cet équilibre…

J’aime mon fils de tout mon coeur et je sais que j’aimerai tout autant son petit frère ou sa petite soeur…

Je n’en peux plus d’étouffer mes pleurs, de refouler ma rancoeur, de souffrir à cause de ce traitement débile et contraignant…

Je veux un autre enfant… je me bats depuis un an…

 

 

ps : ce post est très personnel et n’est en aucun cas une provocation et je respecte chaque femme, chaque famille…