Il n’est pas toujours facile d’être différent, de le sentir au plus profond de soi et… de l’entretenir…
Il n’est pas facile non plus à l’adolescence de savoir qui l’on est… on se cherche, on s’interroge et bien souvent personne n’est là pour nous apporter des réponses…
Je ne suis pas malade, du moins on ne m’a encore rien diagnostiqué psychologiquement ou « cérébralement » parlant, pourtant durant des années, trop nombreuses ont été les personnes cherchant à me mettre dans une case… à me juger…
J’en ri à présent mais quand vous êtes une ado mal dans vos baskets, en conflit perpétuel avec le genre humain, croyez moi, vous en souffrez, pour rester polie…
Etre différente mais sans signes extérieurs du genre piercing, tatouages, tenues provocantes… tel a été mon combat malgré moi…
J’ai toujours parlé fort, défendu l’opprimé, j’ai rarement eu peur d’ouvrir ma bouche pour défendre des causes ou des personnes pour peu que ça en vaille la peine.
J’ai souvent pris position que ce soit en cours, en famille… à croire que rien ni personne ne m’effrayait…
J’étais souvent le souffre-douleur de mes cousins, lesquels en majorité numérique me victimisaient, se payaient ma tête et se jouaient de mes faiblesses…
Paradoxe Paradoxal… Je parlais fort, gesticulais, jusqu’à me ridiculiser parfois sans pour autant dévoiler mes failles…
Elles étaient pourtant là mes failles, bien voyantes… Mais personne n’avait le temps de s’attarder dessus…
Alors on me prenait pour une Originale…
Originale… oui… mais pas suffisamment intéressante… Originale car il fallait une case… Originale donc… Originale point…
Il me fallait au quotidien rivaliser avec un petit frère qui prenait beaucoup trop de place, bah oui après tout je ne jouais pas au ballon, j’étais plutôt branchée danse, fringues et pas du tout petite fille à papa…
Je voulais qu’on me regarde, qu’on s’attarde sur moi, personne ne comprenait rien…
Originale… point…
Et puis un jour… j’ai décidé d’assumer… Quitte à être différente autant en faire mon fond de commerce…
Cà vous choque ?
C’est une expression bien évidemment démesurée… mais voilà j’avais choisi mon camp et même si cette révélation est arrivée tard au cours de l’adolescence, elle était bienvenue… elle m’a permis de mieux vivre « ma crise »…
Quand certaines buvaient, fumaient ou encore c… moi j’étais Sam, vous savez comme dans la pub « celui qui ne boit pas », j’étais la bonne copine sur l’épaule de laquelle on pleure ses amourettes déchues… J’étais celle qui raccompagnait, la bonne copine… Celle que l’on envoyait discuter avec les profs… La militante…
Je n’étais ni moche ni belle, j’étais transparente… ou presque… Originale… pas banale et effrayante…
J’avais souvent le nez dans les bouquins, ce qui me permettait de m’exprimer correctement et avec une sacrée répartie 😉 créant un fossé béant entre certaines personnes et… moi…
C’est dans les livres que j’ai compris que j’avais besoin de temps, plus de temps que la moyenne pour comprendre, apprécier, aimer…
Plus en tout cas, que les gens qui m’ont cataloguée ou jugée des années durant…
C’est aussi dans un livre que j’ai su… que j’ai connu mon premier VRAI grand coup de cœur… Celui assez fort pour me prendre les tripes et me pousser à me faire tatouer son nom sur le pied…
Sa Majesté Salvador Dali…
C’est ce peintre surréaliste espagnol qui a fait basculer ma vie… Suffisamment pour que j’entame presqu’une quête spirituelle pour le comprendre… Comprendre son œuvre… Comprendre en partie qui je suis…
J’ai donc compris que la différence avait du bon… que la différence s’assumait, que la différence se vivait bien et qu’elle permettait de vivre mieux…
Lorsqu’aujourd’hui encore les gens se tortillent pour déchiffrer mon tatouage… je ris… quand on me demande sa signification, je m’esclaffe… car voilà ce que je réponds : « Je suis une œuvre d’art… et comme toutes ses œuvres… Dali m’a signée… » Les gens restent stoïques… voire désarmés et moi… je jubile…
Originale… oui… assumée… oui…
Ne vous méprenez pas, je ne suis ni snob, ni supérieure… en rien…
J’éprouve simplement le besoin d’écouter mon cœur, d’écouter les gens, de me pencher sur leur vie, sur leurs maux…
Les gens qui me connaissent savent que je suis une éponge à sentiments… et souvent je m’oublie pour pouvoir rendre et voir les gens heureux…
Je suis « originale » et pas toujours rationnelle… mais qu’importe…
Je suis une œuvre d’art…
Aucun commentaires
Je reprends ma respiration je suis sous le charme de ton histoire, comme je t’admire. Je ne te connaissais pas mais le destin a fait que je te rencontre par le biais d’un jeu.
Oui j’ai tapé ton nom de blog pour venir te remercier des jolis papillons que tu m’as envoyé suite au jeu.
Mais le destin était bien là pour qu’on se rencontre, car contrairement aux autres je n’ai pas choisi mon gain, j’estime qu’un cadeau qu’on reçoit est toujours un merveilleux bonheur et qu’il faut laisser le choix à la personne qui nous l’offre.
Et en lisant ton commentaire je me suis félicitée de cette décision, je n’aurais jamais cru rencontrer une personne qui me ressemble à ce point bien que nous ne sommes pas de la même génération.
(pour moi c’était Lao Ferré et ce l’est toujours)
Je t’envoie toute mon amitié très sincère.
Bien entendu je m’abonne à ton blog, je ne veux pas perdre le fil qui nous a reliées.
Maryse
Je suis tellement touchée Maryse !
Merci d’avoir pris le temps de m’écrire et de passer par ici…
plein de bisous